Les producteurs de lait veulent des hausses de prix en janvier
Une hausse de 10 % du prix du lait à 0,34 centimes d’euros le litre contre 0,31 € actuellement. C’est l’augmentation que souhaite la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL) dès le mois de janvier 2013, alors que les revenus des producteurs laitiers ont baissé précisément de 10 % l’an dernier, selon les chiffres publiés par le ministère de l’Agriculture.
Sylvain AUBRIL
\ 12h29
Sylvain AUBRIL
Tout le monde n’est pas à la même enseigne dans l’agriculture. Alors que les céréaliers voient leurs revenus grimper de plus de 40 %, les producteurs laitiers voient les leurs chuter. Le lien de cause à effet n’est pas tout à fait absent de ces tendances contraires, les éleveurs étant contraints de supporter les hausses de l’alimentation animale, basées sur les cours des matières premières. "Nous avons beaucoup de craintes pour les producteurs spécialisés lait qui n’exploitent pas d’autres cultures, a indiqué Thierry Roquefeuil, président de la Fnpl. C’est pourquoi nous demandons un relèvement du prix du lait dès le mois de janvier. Le niveau des charges a atteint son plus haut à 37 % de nos coûts de production". Pour lui, si les cours du lait à la production "n’atteignent pas le niveau où ils devraient être, la grande distribution en est responsable, en refusant les évolutions de prix". Pas question d'accuser les céréaliers, solidarité syndicale oblige, alors que la campagne à l'élection des chambres d'agriculture bat son plein.
Trop tournées vers le marché intérieur
Thierry Roquefeuil demande également à la transformation laitière "de se remettre en cause pour offrir les revenus nécessaires aux producteurs". Il a notamment mis en cause Lactalis et Sodiaal qui se seraient affranchis des cours indicatifs de "5 centimes" par 1000 litres, l’an dernier et les coopératives qui refusent les restructurations "pour garder un président et un directeur général et souvent sans autre raison". Alors que quelques sociétés laitières traversent des difficultés (Terra Lacta, Senoble, Andros), les dirigeants syndicaux considèrent que celles-ci sont "trop tournées vers le marché intérieur" où les négociations avec les grandes surfaces sont plus difficiles. "L’élevage est en danger, avec le revenu actuel, les producteurs vont se tourner vers les filières végétales, la production a déjà baissé de 8% l’an dernier, ce n’est l’intérêt ni des industriels ni des distributeurs", a ajouté Thierry Roquefeuil.