Les Quatre Temps, en lumière et en couleurs

Après le verre du Dôme à l'Ouest, le vert de la Clairière à l'Est ! Ces deux gestes architecturaux, aux extrémités du centre des Quatre Temps-La Défense, ponctuent l'étendue et la durée de leur rénovation entamée en 2004. L'inauguration, le 1er avril, de l'espace arboré d'équipement de la maison met la touche finale à la renaissance du pôle commercial de l'Ouest parisien. La première étape a eu lieu en avril 2006, avec l'ouverture du Dôme coiffant cinémas et restaurants (LSA n° 1950). Conçu en 1981, quand la Grande Arche n'existait pas encore, le vieux centre de quelque 93 000 m2 déploie désormais 37 000 m2 supplémentaires.

Aux couleurs de fruits

La métamorphose se voit dès l'extérieur. La nouvelle façade « crée une osmose entre le centre et le parvis de la Défense », explique Jean-Marie Tritant, directeur général des centres commerciaux France d'Unibail-Rodamco. Dans sa conception originelle, le site avait été pensé pour être surtout accessible par son niveau inférieur connecté aux transports en commun, avec des entrées confidentielles côté parvis. Les voici mises en majesté sous d'imposants frontons, ponctuant une façade transfigurée par son habillage de verre.

Une grande place est donnée à la lumière naturelle. Si le centre, parmi les premiers à s'ouvrir au jour, était déjà précurseur en la matière il y a vingt-sept ans, sa transparence a été retravaillée. Avancée de 10 mètres, la façade ménage des volumes où entre une lumière plein Nord, sans les désagréments de l'ensoleillement direct. À chaque niveau, les garde-corps remplacés par des surfaces vitrées dégagent la vue entre les étages.

Pour rompre la monotonie du centre étiré sur quelque 500 mètres, les rénovateurs ont animé la traversée par quatre ambiances colorées. Fidèle à son habitude de transformer les mots en images, le designer Olivier Saguez, à l'origine de cette idée, traduit le concept de Quatre Temps en quatre couleurs de fruits : mandarine, framboise, cassis et kiwi. Si le chaland ne comprend pas explicitement les subtilités de cet « esprit gourmandise », tout est censé parler à son inconscient : de la « restructuration subliminale ».

Côté Dôme, le parcours démarre par la zone mandarine, avec Auchan et des activités de loisirs ouvertes jusqu'à 23 heures, justifiant l'autre sens des Quatre Temps : « matin, midi, soir, tard ». De là, le client débouche sur l'ambiance rose fuchsia du quartier framboise. Le côté feutré de cet espace shopping est accentué par la présence d'une épaisse moquette. L'idée fit d'abord se récrier les commerçants, mais ravit les visiteurs. « Ils ralentissent le pas, les enfants y font des cabrioles... », raconte Xavier Ramette, directeur du centre.

Davantage de Parisiens

Le cassis identifie le mail historique et central. Ce chemin - dans le sens chronologique de la rénovation - aboutit à la fameuse clairière dont le vert kiwi annonce la nature végétale. Le bois est présent dans les 120 m2 d'espaces plantés, sur le plancher et au plafond. L'espace sert d'écrin au premier Castorama installé au sein d'un centre commercial.

Ce magasin est l'une des armes des Quatre Temps pour attirer plus de Parisiens. « Ces derniers constituant 20 % seulement de la clientèle, ils ne sont pas assez nombreux, remarque Xavier Ramette. Ils trouveront désormais une grande surface de brico-maison, sans devoir pousser plus loin en banlieue. »

Ce centre, qui brigue le rang de référence de l'Europe continentale, a enrichi l'offre destinée à la clientèle aisée. «Au-delà des 30 % d'offres nouvelles avec Uniqlo, qui réalise sa première implantation en France, Puma, Mango, Pull et Bear ou Heytens, 70 % des boutiques en ont profité pour réactualiser leur concept », fait savoir Jean-Marie Tritant.

Enfin, désormais, l'on pourra même se trouver mal aux Quatre Temps ! Inédit en un tel lieu, un centre médical d'une vingtaine de spécialistes s'installe en étage, au débouché de la porte de Paris.