
"Nous nous attendions à cette décision", a commenté Joëlle Aknin, avocate des salariés. "Nous avons pu constater le jour de l'audience que les magistrats n'étaient pas disposés à entendre le message que les salariés étaient venus délivrer. La cause était déjà jugée avant d'être entendue".
Sephora avait été condamnée le 23 septembre par la cour d'appel de Paris à ne plus faire travailler ses salariés jusqu'à minuit dans son magasin situé sur la célèbre avenue parisienne, après une action de l'intersyndicale du commerce parisien Clic-P (CGT, CFDT, Seci-Unsa, SUD et CFE-CGC). La filiale de LVMH s’est pourvue en cassation et la décision du juge suprême est attendue pour les prochaines semaines.
Le code du travail stipule que le travail de nuit est en principe exceptionnel et qu’il doit être justifié par la nécessité d'assurer la continuité de l'activité économique ou des services d'utilité sociale. Sephora met en avant la perte de chiffre d’affaires qu’il estime à 20% et l’impact sur l’emploi. La semaine dernière, des députés UMP, conduits par Nathalie Kosciusko-Morizet, ont défendu devant l’Assemblée Nationale une proposition de loi visant à assouplir les possibilités d'ouverture pour les commerces. De leur côté, les syndicats mènent une bataille contre le travail de nuit, dénonçant les effets néfastes sur la santé, notamment le cancer du sein et de la prostate.