
Le combat ubuesque entre salariés, syndicats, juges et entreprises autour du travail de nuit continue. La Cour d’appel de Paris a tranché cette après-midi en défaveur de 101 salariés Sephora qui avaient saisi le juge il y a dix jours demandant un sursis à exécution de l’arrêt du 23 septembre 2013 imposant que le magasin ferme à 21 heures. L'enseigne avait été alors condamnée par la Cour d'appel à ne plus faire travailler ses quelques 200 salariés au-delà de 21 heures, suite à une action de l’intersyndicale Clic-P, qui réunit la CGT, la CFDT, le Seci-Unsa, SUD, la CGC et, à ce moment-là, FO. La décision avait provoqué la consternation d’une partie des salariés…et de la filiale de LVMH qui dit réaliser 20% de son chiffre d’affaires entre 21 heures et minuit. Sephora a décidé de se pourvoir en cassation, mais le pourvoi n'est pas suspensif. Sephora a donc dû fermer son magasin des Champs-Elysées avant 21 heures, contre minuit en semaine et 1 heure du matin le vendredi et le samedi jusqu'à présent. Ce qui pose la question de distorsion de concurrence, Marionnaud et MAC, situés à quelques mètres ouvrant, eux, jusqu’à minuit. Prochaine décision attendue le 28 octobre, les salariés ayant engagé une action dite de « tierce-opposition ».De son côté, les syndicats mettent en avant l'illégalité de l'ouverture du magasin et les effets nocifs sur la santé des salariés du travail de nuit.