Les salariés reprennent le travail à l’usine P&G d’Amiens
Le goût de la déception reste chez les syndicats, mais tous les salariés ont repris le travail. Après deux jours de blocage de l’usine, les autorités sont venues mettre fin à la grève et marquer le retour des va-et-vient des camions.
EMMANUEL GAVARD
\ 17h29
EMMANUEL GAVARD
Ce matin, les lignes recommençaient leurs ronrons et les bouteilles à se remplir de lessive. "Un commissaire de police est venu hier soir, et nous a dit de quitter les lieux. C’était cela où les CRS. Nous ne sommes pas des voyous, nous sommes partis", concède un délégué syndical.
Dans le conflit qui les opposait à la direction, c'est donc le 1,6% d’augmentation collective, proposé lors d’une réunion tenue hier, mercredi 3 avril, qui s’appliquera.
Cette grève avec blocage des entrées et sorties était la première sur le site de production dans son histoire. "Au plus haut du mouvement, nous avons été 140 !", raconte un employé. Mais sur les 1.000 personnes qui travaillent sur le site, seules quelques dizaines auront participé dans la durée.
Nombre restreint de grévistes pour la direction, difficulté à se mobiliser pour les syndicats synonyme de manque à gagner: difficile de savoir si cette grève n’est que passagère ou si elle révèle un problème plus profond. "Finalement, le conflit n’a pas apporté de solution. Le travail reprend mais le mal-être reste", concède un employé. Le fait que ce mouvement ait été le premier sur ce site est révélateur du positif, comme du négatif.