Les sauces chaudes, valeur refuge
CAROLINE FAQUET
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CAROLINE FAQUET
A+ 2,6% en valeur et + 2,8% en volume, le marché des sauces tomate se porte bien, selon SymphonyIRI, en cumul annuel mobile au 2 octobre 2011, en hypers et supermarchés. Les chiffres sont encore meilleurs du côté de Nielsen qui, dans sa catégorie des sauces pour pâtes en pot en verre, enregistre 5,1% de croissance en volume et 4,3% en valeur, en CAM à septembre. « Ce marché est porté par l'innovation produits qui contribue à 39% de la croissance volume du marché sur les deux dernières années », note Stéphanie Hutinet-Caupenne, directrice trade marketing et category manager chez Barilla. Et ces innovations s'installent dans la durée puisque, toujours selon Nielsen, le fond de rayon gagne 2 références en supermarchés, à 34 en moyenne, et 3 en hypers, à 63 références en moyenne.
Les pesti plébiscités
Reste que toutes les sauces ne se valent pas ! Il existe des écarts importants entre les sauces tomate carnées ou non. Ainsi, SymphonyIRI note une hausse de 5,4% en valeur des sans-viande, alors que les sauces tomate avec viande chutent de 0,7% en valeur. Le phénomène s'explique, entre autres, par l'engouement des consommateurs pour les pesti, qui « progressent six fois plus que les sauces avec viande », reprend Stéphanie Hutinet-Caupenne. Barilla a d'ailleurs pleinement joué son rôle de chef de la catégorie, (45% de PDM), cette année avec le lancement de deux pestis : tomates séchées et oignons doux.
Et la bonne forme du marché des sauces pour pâtes ne devrait pas faiblir en 2012. La crise économique et le prochain plan de rigueur du gouvernement, ainsi que la baisse programmée du pouvoir d'achat devraient encourager la consommation de produits de base comme les pâtes et les riz. Sans compter que le taux de pénétration des sauces chaudes est encore faible (59%), ainsi que les fréquences d'achat : 3,9 par an, contre 8,3 pour les pâtes.
Diversification des usages
La croissance du marché des sauces devrait également être confortée par des segments plus petits. À l'instar des sauces sans tomate. Si SymphonyIRI note une légère baisse de la catégorie, les données divergent, là encore, selon les panélistes. Ainsi, chez Sacla, on se félicite des bonnes performances de la catégorie. « Selon Nielsen, notre coeur de marché est en croissance de 0,5% en volume et de 5,4% en valeur, en CAM au 9 octobre. La catégorie se valorise tout en gagnant des parts de marché, note Virginie Moreira, responsable marketing. Les consommateurs cherchent autre chose qu'une simple recette pour accommoder les pâtes. Ils veulent des idées gourmandes et faciles à réaliser. » Parfaite illustration de cette tendance, la marque a lancé cette année, une gamme premium fantaisie de quatre sauces à cuisiner.
Enfin, le développement du marché des sauces pourrait aussi venir du rayon frais, où les sauces à base de crème ou de beurre pérennisent leur implantation. C'est le cas d'Elle et Vire qui s'est lancé sur le marché des sauces fraîches en 2007 et qui poursuit l'extension de sa gamme avec, cette année, une sauce curry. « Une sauce savoureuse mais peu épicée qui permet de personnaliser un plat tout en diversifiant les menus de la semaine », conclut Armelle Bertrand, directrice marketing Elle et Vire sauce.
LES PÂTES À LA RESCOUSSE
- Les sauces à base de tomate restent le premier segment du marché, avec un chiffre d'affaires en croissance de 2,6%. La catégorie est portée par l'innovation produits des marques nationales, par la croissance des MDD et par la celle de la consommation des féculents (pâtes, riz...). Selon Nielsen, en CAD à septembre 2011, le marché des pâtes gagnait 1,9% en volume.
Premium fantaisie
- Sacla cherche à diversifier les usages des sauces avec le lancement cette année de la gamme premium à cuisiner. 4 références sont disponibles : poivron, noisette, figue ; potiron, parmesan ; échalote, chianti ; et artichaut, zeste de citron.