Les TV Schneider reviennent sur le devant de la scène
Après avoir disparu des rayons, Schneider fait son retour avec une gamme de téléviseurs vintage. Un lancement orchestré par le distributeur Admea, son propriétaire.
« Cette marque dispose d’une notoriété nationale, et même internationale. Elle est universelle », affirme Philippe Samuel, président d’Admea. Voilà l’une des raisons qui l’ont poussé, l’an dernier, à racheter Schneider au groupe Philips, qui ne s’en occupait plus.
L’aventure est pourtant belle. Nés à Czernowitz, dans l’empire austro-hongrois, Jacques et Sacha Schneider arrivent à Paris dans les années 30. Inventeurs prometteurs, ils font rapidement une première tentative de miniaturisation d’un poste TSF. Ils créent dans la foulée les établissements Schneider Frères destinés à « l’achat et à la vente d’appareils TSF ». En 1945, de retour du Vercors, ils redémarrent leur entreprise en formant la Société nouvelle des établissements Schneider Frères S.A.
Le premier poste de télévision Schneider est fabriqué dès 1947. Très vite, le site d’Ivry-sur-Seine (94), avec ses 800 ouvriers et employés, ne suffit plus à assurer la production, et ce malgré d’étonnantes cadences : un récepteur radio toutes les quatre-vingts secondes et un téléviseur toutes les trois minutes. Les Schneider se lancent dans la construction d’une usine très moderne au Mans, inaugurée en 1963. En 1969, fort de 2 500 ouvriers, le site produit son millionième téléviseur. En 1970, le chiffre d’affaires de Schneider est de 300 millions de francs (46 M€), mais, pour la première fois, la société affiche des pertes. En 1971, une filiale commune avec Philips est créée. L’usine du Mans fabriquera désormais des téléviseurs sous les marques Radiola, Philips et Schneider. Philips commercialisera les appareils Schneider jusqu’en 2005.
Design, couleur et émotion
En 2015, Admea rachète, avec la société Brand Access, les droits de Schneider au groupe Philips. Créé en 1994, Admea conçoit et sous-traite déjà la fabrication de produits vendus sous les marques Thomson pour la téléphonie, et aussi Schaub Lorenz dans le gros électroménager. Et vient de signer, en 2016, un accord de licence avec Philips pour Radiola. Il s’agit donc d’un acteur important de l’électrodomestique, avec une équipe d’une centaine de collaborateurs et un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros. « Nous voulons apporter quelque chose en plus à Schneider, jugé fiable et de qualité, et donc au marché, explique Philippe Samuel. Pas forcément de la technologie. Nous travaillons à contre-courant pour créer du design, de la couleur et de l’émotion. Nous revisitons l’offre. Par exemple, en s’appuyant sur la mode du vintage. »
Pas moins de 40 références de TV sont ainsi disponibles de 149 à 1 899€. « Nous visons les 5% de part de marché dans les cinq ans », prévient Philippe Samuel. Les distributeurs spécialisés nous écoutent. Ils nous considèrent. Ils sont prêts à tenter l’expérience. » Par exemple avec la nouvelle gamme de radios, d’enceintes et d’accessoires audio et vidéo aux finitions soignées. Et toujours avec un look vintage… Un petit clin d’œil au passé historique de la marque.
En dates
- 1934 : création de Schneider
- 1971 : Philips détient 51% de Schneider
- 1973 : Schneider lance Popsy, l’un des premiers téléviseurs portatifs
- 2015 : rachat par Admea
En chiffres
- 100 M€ : le chiffre d’affaires 2015 d’Admea
- 5% : l’objectif de part de marché dans la TV d’ici à cinq ans
Sources : Schneider et Admea