LG veut sa part du marché du smartphone haut de gamme qui "n'est pas la chasse gardée d'Apple et Samsung"
Écran plus grand (5,5 pouces contre 5,1 pour le précédent), résolution quatre fois supérieure à la HD, appareil photo ultra-rapide avec sa mise au point au laser, design affiné... Le LG G3 présenté hier par le fabricant coréen entend se faire une place entre les Galaxy S5 de Samsung et iPhone d'Apple dans le marché très lucratif des smartphones premium. Pas facile, mais Won Kim, vice-président marketing et vente de LG Europe veut y croire. Interview.
FRÉDÉRIC BIANCHI
\ 21h01
FRÉDÉRIC BIANCHI
LSA: LG a signé son grand retour l'année dernière avec le premier lancement mondial d'un smartphone, le G2. Où vous situez-vous sur ce marché?
Won Kim: Nous sommes passés numéro 3 sur le marché en Europe. Nous avons une part de marché en volume comprise entre 6 et 7% mais notre poids en valeur est plus important. Les ventes de notre smartphone G2 ont été à la hauteur de nos attentes et nous ont permis de prendre de la part de marché, notamment sur le segment premium. Nous sommes désormais troisième là aussi derrière Samsung et Apple. Avec le G3 que nous lançons début juillet nous comptons enfoncer le clou. Cette année le marché a été très dynamique avec l'arrivée de nouveaux acteurs, chinois pour la plupart comme Wiko en France. Ce sont des acteurs encore petits qui comprennent bien les attentes des consommateurs et dont nous nous méfions.
LSA: comment se distinguer justement sur ce marché très encombré?
W.K.: LG est une marque globale qui propose une large gamme de produit: smart TV, électroménager... Les consommateurs nous connaissent et nous font confiance. Par ailleurs, nous sommes un industriel. Nous travaillons étroitement avec nos divisions display (écrans) et chimie ( batterie) qui nous fournissent les meilleurs composants. Ensuite avec le G3 nous avons encore amélioré la simplicité d'utilisation du smartphone. Avec notre clavier intelligent qui s'adapte à vos habitudes de tape, notre mise au point au laser qui rend encore plus rapide la prise de photo, nous avons fait en sorte de rendre la technologie encore plus intuitive. Car les consommateurs ne veulent pas plus de spécifications sur leur smartphone, simplement des appareils plus faciles à utiliser.
LSA: Alors qu'Apple et Samsung ont intégré des capteurs d'empreinte digitale à leur smartphone, vous ne l'avez pas fait sur ce G3, pourquoi?
W.K.: L'important dans une compétition c'est de ne pas faire comme les autres. On aurait pu faire un téléphone "water proof" avec un capteur d'empreinte. Mais Samsung et Apple l'ont déjà fait et nous ne pensons pas que ces fonctionnalités soient essentielles pour le consommateur. Nous voulons créer notre propre univers pas être le meilleur dans la copie et ce avec des fonctions bien à nous comme le fait de tapoter sur l'écran pour le déverrouiller.
LSA: Avec le G3 vous allez lancer une montre, la GWatch. Or les ventes de ce type d'accessoires chez vos concurrents ont déçu l'année dernière. Ne pensez-vous pas que c'est un gadget?
W.K.: Le marché des produits connectables dits "wearable" à tout de même représenté 3,1 milliards de dollars en 2013 et il va continuer à progresser. Après je suis d'accord, oui aujourd'hui ces montres sont des gadgets mais c'est leur complémentarité avec le smartphone qui est intéressante. Est-ce que demain tout le monde en portera une? Difficile à dire. En tout cas, cette fois nous ne voulons pas attendre et voulons être parmi les pionniers.
Propos recueillis par Frédéric Bianchi