
Christian Poincheval porte une barbe digne d'un Père Noël et tient ses conférences de presse habillé en lutin. Ce personnage à l'apparence farfelue n'en a pas moins la bosse du commerce : il lance le premier café prêt à consommer, dans un emballage Tetra Pak muni d'un bouchon, signé Lutin malin. La version corsée est composée d'un mélange 70% arabica-30% robusta, la « douce » est 100% arabica. « C'est un café filtre comme on le fait à la maison, explique Christian Poincheval. Nous lui avons choisi un emballage pratique et recyclable pour convenir aux nouvelles habitudes alimentaires, en particulier le nomadisme. » Cette innovation de rupture aura nécessité deux ans de recherche. « Nous avons demandé aux acheteurs épicerie de la grande distribution si un tel produit existait. Tous ont répondu par la négative », poursuit Christian Poincheval qui s'est appuyé sur plusieurs partenaires pour faire aboutir son idée.
L'emploi de personnes en situation de handicap
Le café ? Il est fourni par les Cafés Richard, bien connu des bistrotiers mais qui dispose aussi d'une marque en grande distribution, Lobodis. La fabrication ? Le café est préparé par les Ateliers de la Pommeraie, qui n'emploient que des personnes handicapées. Ensuite, le nectar est embouteillé chez Triballat (marques Sojasun, Vrai, etc.) qui maîtrise la technologie Tetra Pak. « Nous avons fait deux tests de 50 000 litres, se souvient Christian Poinceval. C'était délicat car il ne fallait pas du tout de marc. »
Le café Lutin malin est aussi un produit citoyen comme les autres références - papier toilette imprimé et essuie-tout - de cette signature aussi atypique que son fondateur : 0,10 € par café vendu (3 € le litre) sera versé à l'association Handi Chiens. En sept ans de vente de papier toilette et d'essuie-tout, Lutin Malin a permis de contribuer à l'élevage de quatorze chiens, sachant que le dressage particulier d'un chien de handicapé coûte 13 000 €.