Mal en point, Mobilier Européen (Fly) liquide ses stocks et attend des offres de reprise

A compter de ce 21 août, une cinquantaine de magasins Fly, Atlas et Crozatier vont entamer la liquidation de leur stock, pour tenter de ramener rapidement quelques millions dans les caisses de la maison mère Mobilier Européen. Placée en procédure de sauvegarde depuis le mois de juin, l’entreprise alsacienne, propriété de la famille Rapp, est en très grandes difficultés financières. Les trois enseignes du groupe (soit plus de 200 magasins pour un chiffre d’affaires de 744 millions) ne rencontrent plus le succès auprès des clients et la très mauvaise conjoncture du marché de l’ameublement ne vient rien arranger. En quelques années, le groupe Mobilier Européen a ainsi vu ses ventes chuter lourdement, et perd de l’argent (une vingtaine de millions sur le dernier exercice). Son enseigne phare Fly qui tutoyait les 700 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2008 est maintenant passée sous les 500 millions.

Les repreneurs ne se bousculent pas

Pour tenter de se relancer, Mobilier Européen cherche à vendre tout ou partie de son réseau. Y compris en envisageant la vente à la découpe, un scénario que la famille Rapp a toujours voulu éviter. « Les investisseurs potentiels peuvent exprimer leurs marques d’intérêts non engageantes jusqu’à mi-septembre. Les administrateurs judiciaires ont ensuite fixé au 7 octobre la date limite de dépôt des offres fermes » explique à LSA Nicolas Finck, directeur financier de Mobilier Européen. Mais pour le moment, personne ne s’est encore déclaré intéressé. Conforama a bien racheté les 19 magasins Fly de Suisse (une zone très rentable) ainsi que sur 8 Atlas et un Fly en France, mais c’était avant la procédure de sauvegarde. Depuis, aucune annonce officielle n’a été effectuée, et la crise de l’ameublement ne fait pas se bousculer les repreneurs. Le magasin Atlas de Colmar va passer sous enseigne But, mais l'opération était déjà prévue de longue date. Aux abois, le groupe Mobilier Européen et Fly, qui n’ont pas la taille suffisante pour lutter face à Ikea, Conforama ou But, sont devant des semaines décisives. Faute de solution de reprise, cette belle entreprise familiale, qui compte plus de 2100 salariés, pourrait être contrainte à mettre la clé sous la porte. Selon le quotidien régional Le Maine Libre, le démarrage de la liquidation des stocks ce matin dans le magasin Fly du Mans a remporté un franc succès, avec une foule nombreuse venue profiter des réductions de prix. Pas sur cependant que cette affluence redonne le moral aux salariés.

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