Manuel Valls conserve les poids lourds du gouvernement
Le président de la République a nommé, sur proposition de Manuel Valls, 16 ministres dont seulement deux entrants. Michel Sapin arrive à Bercy aux Finances et Arnaud Montebourg se renforce avec l’Economie, tout en conservant le Redressement productif. Sylvia Pinel prend le Logement et l'Egalité des Territoires qu'occupait Cécile Duflot et Ségolène Royal prend l'Ecologie...
Sylvain AUBRIL
\ 11h57
Sylvain AUBRIL
Le nouveau gouvernement que dirige Manuel Valls compte beaucoup moins d’entrants et de bouleversement que prévu, sans doute en raison de la décision des écologistes de ne pas y participer. A Bercy, le grand gagnant du remaniement est Arnaud Montebourg, qui a su se rapprocher intelligemment de Manuel Valls il y a plusieurs semaines. Il devient ministre de l’Economie, du Redressement productif et du Numérique.
Mais il partagera ce pouvoir avec le nouveau ministre des Finances et des Comptes publics, Michel Sapin. C’est lui qui représentera la France auprès des institutions internationales et notamment Bruxelles. Il a déjà occupé le fauteuil de l’Economie et des Finances. Un couple, l’un pour le discours extérieur, l’autre pour l’intérieur. Laurent Fabius, qui conserve son poste de ministre des Affaires étrangères, devrait récupérer le Commerce extérieur, mais le rapprochement avait déjà été opéré depuis plusieurs mois. Il n’y a pas à date de ministre de la Consommation ni du Commerce, ni des PME. Ce sera sans doute à l’occasion de la nomination des secrétaires d’Etat que ces postes seront occupés, s’ils le sont.
Autre surprise de taille, Stéphane Le Foll conserve le ministère de l’Agriculture, dont on sait qu’il souhaitait partir. Sans doute la composition du gouvernement était-elle assez compliquée, notamment par le resserrement à 16 ministres, pour qu’il obtienne un autre portefeuille. En guise de lot de consolation, il obtient la place de porte-parole du gouvernement, à la place de Najat Vallaud Belkacem, qui élargit son ministère des Droits des femmes à la ville et à la jeunesse et aux sports.
Ségolène Royal arrive au poste de l’Ecologie, du développement durable et de l’énergie. A elle les dossiers chauds comme l’écotaxe ou la transition énergétique sous le feu roulant des écologistes, quasi entrés dans l’opposition. François Rebsamen entre comme ministre du Travail, en remplacement de Michel Sapin. Comme prévu, Benoît Hamon a bénéficié d’une extraordinaire promotion passant comme ministre de l’Education, en contrepartie de l’espoir d’apaiser l’aile gauche du parti socialiste après la débâcle des municipales.
Enfin, grosse surprise du côté de Sylvia Pinel qui, contre toute attente, se maintient au gouvernement au rang de ministre – ce qui n’est pas le cas de Fleur Pellerin qui est partie – en récupérant le portefeuille du Logement que détenait Cécile Duflot, qui ne voulait pas travailler sous la direction de Manuel Valls. Une vraie surprise. Peut-être pourra-t-elle-même achever la loi qui porte son nom portant sur l’urbanisme commercial, qui devait être votée par le Sénat dans les prochaines semaines.