Marina Narishkin, TF1 Licences : "Le licensing, une activité de prise de risques et de stratégie" [Interview]
Barbapapa, Hello Kitty, The Voice ou encore Solex... TF1 Licences continue à développer son portefeuille de marques et propriétés. Marina Narishkin, ancienne directrice de CPLG et désormais à la direction de la filiale licensing de TF1, revient sur l'année 2015 et lève une partie du voile sur les nouveautés 2016.
Véronique Yvernault
\ 10h00
Véronique Yvernault
Arrivée en septembre dernier à la tête de TF1 Licences, Marina Narishkin tire le bilan de l'année 2015, placée pour la filiale du groupe TF1 sous le signe des Barbapapa qui fêtaient leurs 45 ans l'an dernier. Mais les personnages colorés de Talus Taylor et d'Annette Tison ne sont pas les seuls héros et licences dans le portefeuille de TF1 : Hello Kitty, Haribo, The Voice, Ushuaïa... Et le groupe promet de nouvelles annonces en avril, à l'occasion du prochain salon dédié aux licences à Paris, le Kazachok Licensing Forum. Petit avant-goût...
LSA – Quel bilan tirez-vous du millésime 2015 ?
Marina Narishkin – L’année 2015 a été particulièrement forte pour Barbapapa, dont nous avons fêté les 45 ans, et Hello Kitty. Barbapapa dispose désormais d’une envergure que la licence n’avait pas il y a encore dix ans. Outre notre opération avec Google qui lui a consacré un « doodle » en mai dernier, nous avons travaillé à une charte graphique plus adulte et moderne avec de nouveaux partenariats comme des vêtements pour adultes mais aussi des accessoires conçus par le designer italien Joshua Sanders et dévoilés chez Colette à l’automne dernier. Du côté des enfants, nous avons lancé des CD de compilations des chansons de la série animée et des livres interactifs avec l’éditeur AppsGo. Nous développons également la licence à l’international, notamment en Asie où les Barbapapa disposent d’un important foyer de fans. Au total, Barbapapa compte près d’une centaine de licenciés dans le monde.
Hello Kitty fan du PSG, Miraculous et Oum le Dauphin
Nous avons également poursuivi notre travail de développement autour d’Hello Kitty avec, notamment, un co-branding avec le PSG et la présence du personnage « kawaï » de Sanrio à la dernière Fashion Week et dans un beauty truck dédié au salon Comic Con de Paris… En 2017, Hello Kitty aura son premier spectacle live en France, spectacle déjà décliné avec succès aux Etats-Unis et en Angleterre. Côté nouveautés, nous avons lancé à la Toussaint la nouvelle série animée Miraculous, les aventures de Ladybug et Chat Noir qui enregistre de bonne audience. Les premiers produits dérivés de cette série sortiront en 2016. De même, diffusé depuis début 2015, Oum le Dauphin blanc sera décliné en produits d’édition en février prochain, tout comme les les Mini-Ninjas, dont TF1 produit la série animée mondialement diffusée.
LSA – Quelles sont les autres marques dans votre portefeuille ?
M. – N. – Nous gérons aussi les droits de marque comme Solex, Haribo ou encore Route 66 dont les premiers produits dérivés sortiront en 2016-2017. Et, bien sûr, nous continuons à travailler le cœur historique de notre activité : développer des programmes de licensing autour des émissions phares de nos chaînes comme The Voice, qui compte de nombreux partenaires début 2016 en licence promotionnelle, mais aussi Danse avec les stars, Koh-Lanta… Tous les programmes de la chaîne peuvent faire licences ! Nous avons ainsi développé un partenariat avec Sodebo autour de Vendredi, tout est permis, également décliné en jeu de société signé Dujardin/TF1 Games. Cette année, un nouveau programme événement arrive à l’antenne, Ninja Warrior, sorte d’Intervilles sportif.
LSA – Vous relancez également Bécassine. Quels sont vos projets pour cette licence ?
M. – N. – En 2015, un doodle lui a déjà été consacré sur Google. Pour Bécassine, nous travaillons avec l’ayant-droit pour faire évoluer le personnage pour lui donner une image plus nationale avec une charte graphique revue. L’objectif est de mettre en avant la modernité et l’avant-gardisme de cette héroïne. Nous tablons donc sur des produits plus colorés pour l’installer dans le quotidien. Nous prévoyons de développer de nouveaux contenus pour alimenter la marque. En licensing, tout est dans le positionnement et la stratégie : nous travaillons deux ans en amont avant la sortie d’un film ou d’une série télévisée, consolidons les bases avec des produits dérivés qui participent aussi à la construction de l’image de la marque. Le tout en restant en cohérence avec les valeurs centrales qu’elle véhicule. Le licensing est une activité mêlant prise de risque et stratégie.
Feuilletez le catalogue 2016 des produits dérivés Barbapapa