Martine Pinville devant l'Alliance du commerce "Je suis prête à vous entendre"
La ministre du Commerce s'est rendue ce matin 2 juillet 2015 à la clôture des débats lors d'un colloque organisé par l'Alliance du commerce. Fortement sollicitée par Christian Pimont, président de l'Alliance, mais aussi Régis Schultz, président de Darty, notamment sur l'ouverture du dimanche et le respect de la réglementation, la ministre a promis de les recevoir et de les entendre pour permettre que le commerce soit "mieux valorisé"...
Sylvain AUBRIL
\ 14h31
Sylvain AUBRIL
Martine Pinville a été accueillie ce 2 juillet 215 à la clôture des débats d'un colloque organisé sur l'avenir du magasin face au commerce électronique, de manière tonique. Régis Schultz, le président de Darty, qui était sur scène à son arrivée, a immédiatement attaqué sur les ventes illégales de produits qui ne paient pas de TVA provenant de sites en ligne à l'étranger, et qui ne font l'objet d'aucune sanction. "Les pouvoirs publics ne cessent d'en rajouter dans la réglementation, et ne se donnent aucun moyen de la faire appliquer", a-t-il lancé, Et il a enchaîné sur l'ouverture du dimanche, qui est lui est refusée comme à la Fnac... alors que, selon lui, la vente d'un produit dans un magasin Darty emploie trois fois plus de personnes que la vente de ce même produit sur le site de commerce électronique de Darty. En plein débat sur la loi Macron, les questions étaient d'actualité.
"Ce n'est pas la peine de faire des lois s'il n'y a pas de suivi"
La ministre du Commerce a indiqué avoir entendu le message, puis s'est plongée dans un discours assez convenu sur la nécessité de défendre le petit commerce de proximité et le centre-ville, comme c'est la coutume. On croyait donc les questions évacuées sans ménagement, mais non. Passé le temps de lecture, elle a vraiment répondu aux interpellations. "J'entends bien vos propos sur la réglementation, et vous pouvez croire que je suis soucieuse qu'elle soit appliquée, ce n'est pas la peine de faire des lois s'il n'y a pas de suivi. Je suis sûr que les administrations des douanes et la DGCCRF font leur travail, mais je regarderai ce qui a été fait"
Permettre à Darty et à la Fnac d'ouvrir...
Sur le travail du dimanche,Martine Pinville a rappelé que "la discussion sur la loi Macron s'est finie hier soir au Sénat, mais il y a encore des possibilités, je suis prête à vous rencontrer et à vous entendre pour que ce commerce que vous défendez soit mieux valorisé". A LSA, elle admettait toutefois que le texte, tel qu'adopté par l'Assemblée nationale et passé désormais par le Sénat, "n'évoluerait plus beaucoup". Il y a donc peu de chances, pour l'ouverture du dimanche, que Régis Schultz soit entendu... pour cette fois. Mais l'exclusion des enseignes culturelles des dérogations est une telle absurdité, que les acteurs ont raison de maintenir la pression : même Aurelie Filippetti, ex-ministre devenue frondeuse, veut que les bibliothèques puissent ouvrir le dimanche et a fait adopter un amendement en ce sens ! Et si ce n'est pas dans la loi Macron, peut-être une dérogation Pinville, dans le futur ?
La seconde lecture au Sénat de la loi Macron a été menée tambour battant. Les sénateurs ont réintroduit la plupart des articles qu'il avait adopté en première lecture, et rejeté la quasi-totalité des amendements introduits par le gouvernement. Le texte revient devant la Commission spéciale de l'Assemblée nationale le 8 juillet, et devrait être adopté dans la foulée.