Maud Sarda (Label Emmaüs) : une militante de l'économie solidaire

Ses dates clés 

2009 Chargée de mission à l'Ansa

2010 Responsable nationale économie solidaire à Emmaüs France

2016 Lancement de Label Emmaüs

Prépa, grande école de commerce et expériences à l'étranger : sur le papier, Maud Sarda ale profil classique des dirigeants des grands groupes… Sauf qu'elle a choisi de travailler dans l'économie sociale et solidaire (ESS). Aujourd'hui, elle est directrice de Label Emmaüs, un e-shop de seconde main. Au-delà de contribuer à l'économie circulaire, Label Emmaüs accompagne des personnes éloignées de l'emploi. Maud Sarda en est certaine : « Le combat écologique ne prendra pas d'ampleur sans le combat social. » Cette volonté de s'impliquer dans l'ESS ne date pas d'hier. « J'ai grandi en Guadeloupe, un archipel avec une histoire lourde marquée par les inégalités, les tensions entre les communautés et l'injustice sociale, décrit-elle. Cette situation a semé les premières graines de mon engagement. » Lors de ses études, elle devient présidente de l'association humanitaire Aide Edhec. Elle fait aussi bien du soutien scolaire dans les quartiers populaires de Nice que des missions humanitaires à l'étranger. De ces expériences en ressort la volonté de faire avec, plutôt que de faire pour quelqu'un. « Le thème de l'insertion me plaît beaucoup, car il intègre la dimension économique », souligne-t-elle.

Le combat écologique ne prendra pas d'ampleur sans le combat social

Maud Sarda, co-fondatrice et directrice de Label Emmaüs

Insérer les personnes éloignées de l'emploi

Ses études terminées, et un prêt à rembourser, elle commence sa vie professionnelle chez Accenture comme consultante en organisation et système d'information. Puis elle devient en 2009 chargée de mission en mécénat de compétences, via la Fondation Accenture, à l'Agence nouvelle des solidarités actives (Ansa). Elle y accompagne le déploiement du RSA en Meurthe-et-Moselle. Elle intègre Emmaüs France en 2010 entant que responsable en économie solidaire. Puis apparaît l'envie de créer une structure Emmaüs. « Il n'y avait pas de culture du numérique, alors que c'était stratégique pour la survie de l'association », glisse l'ex-consultante.

Elle applique donc les méthodes apprises en école de commerce : étude de marché, définition du projet, business plan. .. En 2016, naît Label Emmaüs, une plate-forme enligne, vitrine des points de vente Emmaüs en France et canal de vente pour l'ensemble de l'association créée par l'abbé Pierre. En 2023, plus de 50 salariés, dont un tiers en parcours d'insertion, travaillent pour cette coopérative. Label Emmaüs, ce sont aussi deux entrepôts logistiques, à Noisy-le-Sec (93) et à Damazan (47). L'ambition ? Faire de la logistique et du réemploi de livres un support d'insertion d'un public éloigné du monde du travail. Au fil des années, la coopérative s'est diversifiée : création d'une école formant des personnes aux métiers de l'e-commerce, d'une agence digitale inclusive ou encore d'une plate-forme de dons 2.0. De quoi faire rimer militantisme et économie, tout en participant à la lutte contre la fracture numérique.

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