
La rédaction vous conseille
Comme beaucoup d’acteurs du commerce "physique", Michel-Edouard Leclerc émet des doutes sur la stratégie d’Amazon et des acteurs de l’e-commerce qui consiste à gagner de la part de marché avant de chercher la rentabilité: "Ce qui est perturbateur pour moi, c'est que je ne sais pas puiser dans la réussite d'Amazon, puisqu'il ne gagne pas encore d'argent. C'est-à-dire que ses actionnaires ont accepté qu'il soit encore uniquement dans la prise de part de marché. " Pour le président des centres E. Leclerc, sa capacité à tenir la dragée haute face aux acteurs traditionnels avec Amazon Fresh reste en suspens: "La question qu'il faut se poser c'est: aura-t-il la capacité de rivaliser avec Leclerc ou Carrefour le jour où il faudra qu'il dégage des bénéfices?"
Vers un modèle d'enseigne "multicanal"
Plus largement, Michel-Edouard Leclerc voit évoluer fortement sa marque avec l’e-commerce dans les prochaines années: "notre enseigne, qui était essentiellement une enseigne d'hypermarchés, va devenir une enseigne multicanal dans les 10 ans." Il séquence cette évolution entre les drives, le prépayé, le prêt-à-emporter, mais aussi avec "une offre plus attractive" afin de générer du trafic en magasin. Cette obsession de continuer à générer des flux dans ses magasins physiques ne le quitte pas: "d'une manière générale, notre offre sur le net fera en sorte d'inviter le client à retirer le produit commandé pour qu'il puisse côtoyer nos autres offres. Mais à défaut, oui, il pourra le recevoir directement comme tout autre site e-commerce."