Michel -Édouard Leclerc, trente ans de combat pour la parapharmacie
Si la première parapharmacie E. Leclerc a 25 ans, le combat de la famille Leclerc contre le monopole des pharmaciens est plus vieux.
La Rédaction
\ 00h00
La Rédaction
La première attaque date du 22 février 1984. Michel-Édouard Leclerc, à l’époque directeur du centre commercial de Dammarie-les-Lys, ouvre un rayon proposant des produits d’hygiène et des cosmétiques normalement vendus exclusivement en parapharmacies. Des produits que le jeune directeur s’est procurés par des réseaux secondaires.
En effet, depuis 1981, le Galec, dirigé par Édouard Leclerc, contactait les labos pour qu’ils fournissent directement leurs produits d’hygiène et leurs cosmétiques aux centres E.Leclerc; or, ces derniers, sous la pression des pharmaciens, refusaient. Fabricants et syndicats professionnels intentèrent une dizaine d’actions juridiques contre l’enseigne. Mais en 1987, le Conseil de la concurrence donne raison à Édouard Leclerc en prononçant des sanctions contre les laboratoires et les pharmacies. Le 28 janvier 1989, la cour d’Appel de Paris interdit aux fabricants de ne vendre leurs produits qu’aux officines.
E.Leclerc ouvre alors sa première parapharmacie. Au fil des ans, Michel-Édouard Leclerc s’est battu pour étendre l’offre de ses points de vente. Aujourd’hui, il vise les médicaments sans ordonnance. Et en attendant de pouvoir un jour en vendre dans ses parapharmacies, il envisage de créer un site internet où la vente est autorisée.
![]() |
En 1987, le Conseil de la concurrence autorise Leclerc à vendre des produits d’hygiène et de cosmétique jusque-là réservés aux pharmacies et parapharmacies. Une offensive que MichelÉdouard Leclerc avait initiée le 22 février 1984. Ici, en interview pour Antenne 2. |
La parapharmacie, premier circuit pour les soins du visage
Popai France, l’association des professionnels du marketing sur le point de vente, a fait réaliser une étude sur le parcours d’achat beauté menée par le cabinet Sens’O. L’étude montre également que les consommateurs privilégient un réseau de distribution selon les catégories de produits. Ainsi, pour les soins du visage, 44% des consommateurs privilégient les pharmacies et parapharmacies.
![]() |
Innéov va disparaître |
![]() |
Puressentiel dans le capillaire |
![]() |
Weleda en habits de fête |
Au Brésil et en Chine, L’Oréal ouvre des « Derma Center »
De toutes les divisions de L’Oréal, Cosmétique active est la plus dynamique. Elle comprend Vichy, La Roche-Posay, Skinceuticals, Sanoflore, Roger & Gallet et, jusqu’à fin 2014, Innéov. Mais au niveau mondial, L’Oréal a dû s’adapter son réseau. Car la pharmacie telle que nous la connaissons est une spécificité européenne. Ainsi en Chine, les officines vendent des produits en lien avec la médecine traditionnelle chinoise, mais quasi pas de dermocosmétique. Aux États-Unis ou au Brésil, le client préfère les drugstores, shopping malls et grands magasins. Sur les marchés émergents, Brésil et Asie et surtout Chine, L’Oréal a donc créé des Derma Center, inspiré des codes de la parapharmacie : le blanc, la croix, le conseil. À Hongkong, c’est par ce biais que se fait l’essentiel de la distribution de la division.