NATURALIA, les produits bio à la mode parisienne
Naturalia, combien de divisions ? Pas beaucoup, c'est vrai, mais une notoriété inversement proportionnelle. Donc un socle solide pour bâtir l'avenir. D'autant que, depuis 2008, l'entreprise est la propriété du puissant groupe Monoprix, qui s'y connaît en matière de développement d'enseigne. « Avec notre 40e magasin, nous inaugurons un nouveau concept sur lequel nous misons beaucoup, témoigne Alain Carini, directeur général de Naturalia. Et nous accélérons le rythme de notre déploiement, avec encore trois ouvertures d'ici à la fin de l'année, ce qui portera à six les créations en 2009, auxquels s'ajoutent trois magasins totalement remodelés. » La même tendance devrait être observée pour 2010, signe que Naturalia est maintenant placée sur une belle orbite.
- Un rêve d'idéaliste « Maintenant », car peu, assurément, auraient pris un tel pari lors de l'ouverture de la première boutique en 1973. Pensez donc : un minuscule 73 m2, près de la gare du Nord à Paris. À sa tête, un agriculteur nordiste, voulant commercialiser des produits respectueux de la terre. À l'époque, on appelait cela au mieux un « idéaliste », au pire un « hippie », quand ce n'était pas un « doux dingue ». C'est vrai qu'il fallait une bonne dose de folie pour se lancer dans cette aventure. Juste un exemple, pour se replacer dans le contexte : en 1974, René Dumont, candidat écologiste à l'élection présidentielle, recueille 1,32 % des voix, moins qu'Arlette Laguiller qui, elle, inaugure sa carrière de candidate à la présidentielle avec 2,33 % des suffrages.
- L'ère de la modernité Tout cela pour dire que l'air n'était pas franchement au « bio ». Mais le fondateur, soutenu par son épouse, y croit fermement. Il parvient même à ouvrir, au fil des ans, jusqu'à dix points de vente. Un exploit si l'on considère que, lors de son départ en retraite en 1997, il ne s'était toujours pas mis à l'informatique pour gérer ses stocks...
- Avenir serein 1997, donc. Une date importante pour Naturalia : c'est l'heure du passage à la modernité, avec le rachat par Emmanuel de la Baume et Éric Vochel, deux anciens de Danone. En onze ans, ces deux pros de l'alimentaire font de Naturalia la première enseigne bio de la région parisienne, avec 34 magasins et un chiffre d'affaires de 49 millions d'euros en 2007. De quoi passer la main avec sérénité. « Le contrat d'achat conclu avec Monoprix représente une chance pour les efforts d'expansion de l'entreprise », explique alors Emmanuel de la Baume. Difficile, à peine dix-huit mois plus tard, de lui donner tort : Naturalia va boucler 2009 avec un chiffre d'affaires de 80 millions d'euros, et des projets plein la tête. « Nous sommes sans cesse en mouvement », affirme Alain Carini.