[Négociations commerciales] Pour Stéphane Le Foll, le prix du lait sera maintenu au niveau de 2015

Alors que les négociations commerciales pour 2016 viennent de se clore - même s’il reste des “dossiers” à boucler - le ministre de l’Agriculture estime que sa demande de mettre un terme à la baisse des prix du lait a été tenu par les enseignes. Le président des producteurs laitiers, lui, attend de voir. 
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[Négociations commerciales] Pour Stéphane Le Foll, le prix du lait sera maintenu au niveau de 2015
Stéphane Le Foll assure que sa demande de stopper la spirale de la baisse des prix a été entendue par les enseignes

Le ministre de l’Agriculture est intervenu ce matin à la radio sur Europe 1 pour évoquer la clotûre des négociations commerciales. Se focalisant sur les prix du lait, qui poursuivent leur chute au niveau mondial, le ministre a assuré que les producteurs devraient bénéficier en 2016 d’un prix équivalent à celui de 2015.

"Pour ce qui est des prix sur le lait, les engagements qui avaient été demandés par le gouvernement à la grande distribution (et) aux industriels, de stopper ce qui était la course à la baisse aux prix, a été semble-t-il un engagement qui a été tenu", a déclaré Stéphane Le Foll. Plusieurs enseignes avaient indiqué par communiqué vouloir maintenir un prix du lait plus élevé que les cours mondiaux. Système U s’est engagé pour un prix correspondant à 34 centimes les 1000 litres, et E.Leclerc avait précisé que les achats se feraient sur la base de 2015. Globalement, toutes les enseignes seraient sur cette longueur d’onde.

Prix a la production très variables en réalité

Pour autant, les prix sont très variables d’un produit à l’autre, d’une entreprise à l’autre. Sodiaal paierait le lait aux producteurs à environ 30 centimes, Savencia le paie 28,5 centimes dans les Pyrénnées pour du Saint-Albray, Lactalis proposerait 27 centimes, selon les rumeurs qui circulent. Le président de la Fédération nationale des producteurs laitiers, Thierry Roquefeuil, a indiqué qu’il suivrait la situation de très près, notamment avec les enseignes. “L’an dernier, lors des tables rondes au ministère de l’Agriculture, nous avons obtenu environ 200 millions d’euros de hausse. Mais à l’arrivée, lorsque les industriels ont payé les producteurs, il n’y avait plus que 100 millions d’euros ! Une partie a disparu en cours de route”...

Il estime que la Charte des valeurs laitières, qu’il a lancée en novembre et que toutes les enseignes, dans la semaine précédant l’ouverture du Salon de l’Agriculture, ont signé d’une seule main, ont permis à des entreprises laitières d’obtenir de meilleurs niveaux de prix - ceux là même dont le ministre de l’Agriculture se félicite aussi. Des entreprises s’étaient jointes à la distribution : la Laiterie de Saint Père (mais qui appartient à Intermarché), la Laiterie de Saint-Denis de l’Hôtel, et Triballat.

La charte des valeurs laitières signée par les coopératives aussi...

Enfin, les coopératives laitières ont fait savoir, par leur fédération, qu’elles signeraient la charte aussi. “Nous avons attendu la fin des négociations car signer la charte alors qu’on nous demandait des baisses de prix de 8 %, ce n’était certainement pas dans son esprit”, confie Dominique Chargé, président de la FNCL. Du coup, Sodiaal, Agrial, Laita la signeront. “Je viens d’apprendre le communiqué de la FNCL, indiquait Thierry Roquefeuil. Mais la charte doit être signée par les entreprises elles-mêmes, car ce sont elles qui négocient les prix. Je les attends”.

En revanche, la plupart des entreprises adhérant à la FNIL (fédération des industries laitières) ne vont pas la signer : Lactalis, Savencia, Danone, Bel n’entendent pas s’engager vis à vis de la production, peu confiantes sur une telle démarche face à la réalité du marché. Dominique Chargé, par ailleurs égalment éleveur et président de Laita , se dit lui aussi inquiet pour les appels d’offre à venir, qui ne font pas partie des négociations commerciales annuelles. Il n’est donc pas impossible que les cours du lait varient à nouveau. Et dans ce cas, le prix annoncé n’aura tenu que le temps d’un Salon de l’Agriculture... La crise laitière n’est probablement pas finie.

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