OGM : Gérard Pascal émet des doutes sur l’étude de Gilles-Eric Séralini
Lors d’une table ronde organisée vendredi dernier par LSA ayant pour thème «les peurs alimentaires» (à lire dans un prochain numéro du magazine), Gérard Pascal, directeur de recherches honoraires à l’Inra, a clairement émis des doutes sur l'étude choc sur les effets des OGM sur les rats, conduite par le biologiste Gilles-Eric Séralini.
Cet ancien toxicologue spécialiste des OGM à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), et aujourd'hui consultant pour des entreprises agroalimentaires, indique d’abord que « l'étude présente des faiblesses statistiques. Selon les normes établies par l'OCDE, les études de cancérogénèse doivent se baser sur des groupes d'au moins cinquante animaux de chaque sexe pour pouvoir établir une analyse statistique représentative. Or, l'étude de Gilles-Eric Séralini se fonde sur neuf groupes de vingt rats et un groupe témoin de la même taille. Au lieu de deux cents rongeurs au total, il en aurait fallu un millier. »
Ensuite, il assure que «l'équipe de chercheurs a choisi une espèce de rats qui développent spontanément des tumeurs ». Enfin, il se plaint « d’un coup médiatique parfaitement organisé. Les journalistes qui l'ont lue avant sa présentation ont dû signer une clause de confidentialité et elle a été dévoilée lors d'une conférence de presse sur invitation, avant sa parution dans la Food and Chemical Toxicology, de sorte que tous les scientifiques n'y ont pas eu accès pour l'analyser. Cela ressemblait totalement à une opération de promotion pour le livre de Gilles-Eric Séralini ».
Le débat entre scientifique est donc loin d’être clos, notamment entre les pro et les anti OGM.
Quant aux consommateurs, ils avouent leurs inquiétudes. Selon un sondage Ifop réalisé pour Dimanche Ouest France, 79% des personnes interrogées s'inquiètent de la présence éventuelle d'OGM dans l'alimentation.