Pas de fumée sans feu
PAR FLORENCE BRAY, rédactrice en chef adjointe
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PAR FLORENCE BRAY, rédactrice en chef adjointe
Info ou intox Dévoilé dans le Parisien le 12 septembre, le projet « confidentiel » de nouvelles taxes dites comportementales, qui concerneraient au premier chef les boissons - seraient touchés les vins aromatisés, les boissons énergisantes et les produits à base d'aspartame - a provoqué des sueurs froides à toute la profession, déjà pas mal ébranlée depuis quelques mois. « L'industrie alimentaire s'est réveillée sous le choc. Si ce projet venait à être confirmé, il serait alors perçu comme un mélange d'hypocrisie et d'incohérence », a rétorqué le jour même avec véhémence l'Association nationale des industries alimentaires (Ania).
Acharnement fiscal Urgence économique À chacun son point de vue. Pour l'heure, cette fuite fait l'effet, recherché, d'un ballon
d'essai. Rien que du très classique en termes de communication politique pour préparer l'opinion à l'idée... Ballon aussitôt dégonflé par le président de la République, François Hollande lui-même, lors de son intervention télévisée du 15 septembre dernier. « Aucune taxe nouvelle ne sera imposée pour améliorer les comptes de la sécurité sociale. » Soit. Et pour améliorer d'autres comptes
Les professionnels restent sur le pied de guerre. Au-delà des incertitudes fiscales planent au-dessus d'eux d'autres menaces, économiques et météorologiques.
En attendant, les professionnels - il y a rarement de la fumée sans feu - restent sur le pied de guerre, d'autant qu'au-delà de ces incertitudes fiscales à répétition planent au-dessus d'eux d'autres menaces, économiques et météorologiques principalement. L'horizon ne s'étant que trop rarement dégagé depuis de longs mois. Certes, il y a eu l'été. Ou plutôt un très beau mois de juillet ensoleillé et chaud qui a permis, si ce n'est de rattraper tout le retard accumulé suite au printemps maussade, de redresser les volumes, voire plus pour certains. C'est l'exemple des bières, qui, il faut le souligner, ont plutôt bien absorbé la hausse des droits d'accises et constituent sans aucun doute la bonne surprise de cette année. Il n'empêche ! La tendance sur un an reste globalement négative pour de nombreuses familles. Et pas des moindres... Ainsi des symboliques colas et whiskys, qui n'arrivent pas franchement à se remettre de l'onde de choc engendrée par la taxe Fillon, laissant présager des difficultés plus structurelles et/ou des changements de comportements plus profonds.
Dans ce contexte, le cru 2013 risque fort de ressembler à celui de 2012 et de clôturer l'année sur une mention passable... Sauf été indien, sur lequel il ne faudrait tout de même pas trop compter.