Philippe Cardon, André L'homme des situations difficiles
Jean-Claude Sarrazin, le patron du groupe André, vient de le nommer à un poste à risques. Déjà artisan du redressement de Caroll, Philippe Cardon, devra moderniser le réseau.
Quand il reprend la direction de l'enseigne, en 1993, Philippe Cardon emploie les grands moyens et ferme 140 magasins. Aujourd'hui, l'enseigne sert de modèle au groupe. Et l'histoire se répète : Jean-Claude Sarrazin, le patron d'André, vient en effet d'appeler Philippe Cardon à la rescousse, pour redresser les magasins André. Une manière pour lui de renouer avec ses premières amours : la chaussure.
Sorti de l'Institut supérieur de commerce de Paris en 1971, et après un passage chez le fabricant de skis Dynamic, Philippe Cardon prend la responsabilité du réseau de franchisés Charles Jourdan. Sans pour autant avoir réussi à relancer la machine : en 1986, le groupe, en perte de vitesse, ne compte plus qu'une trentaine de magasins. Habitué aux paris impossibles, Philippe Cardon enchaîne chez Jacadi (vêtements pour enfants) où il mène tambour battant l'internationalisation de la chaîne. Avant d'entrer dans le groupe André, incontournable sur le marché de l'équipement de la personne avec plus de 10 milliards de francs de chiffre d'affaires.
Aujourd'hui, ce féru d'opéra aura besoin de toute son expérience pour diriger la chaîne André, le plus gros chantier du groupe. Sur un total de 316 magasins, 76 ont déjà fermé et un plan social concernant 368 salariés est en cours. « Tout est à faire, explique Philippe Cardon. Tant sur le plan du management que de la logistique ou de l'informatique. » Il lui reste aussi à prouver qu'il y a vraiment de la place pour un réseau aussi dense de magasins de chaussures de centre-ville positionnés sur le créneau des premiers prix.