Photobox va licencier 53 salariés parisiens pour se recentrer à Londres
Le site d'impression de produits photo leader en Europe a annoncé un plan social à ses salariés parisiens. Les activités produit, marketing, commerciales et les RH seront désormais assurées depuis Londres, siège social de l'ancienne pépite française désormais britannique.
Le groupe d’impression de produits photo en ligne Photobox a annoncé mardi à ses effectifs un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) touchant Photobox France SAS. Les 53 salariés concernés travaillent dans ses bureaux parisiens du quai de Jemmapes, qui fermeront d’ici trois mois. Un porte-parole de Photobox indique à LSA que le groupe opérera désormais depuis son siège londonien ses activités produit, marketing, commerciales et RH, et ne laissera à Paris qu’une direction technique et data, qui prendra la forme d’un « tech hub ». Le site de fabrication de Sartrouville, qui emploie 183 personnes et produit aussi pour d’autres marques du groupe Photobox (comme Hofmann en Espagne et PosterXXL en Allemagne), n’est pour sa part pas concerné par le PSE.
Leader de l’impression photo présent dans 19 pays, le groupe Photobox a été racheté début 2016 par deux fonds d’investissement britanniques, Exponent Private Equity et Electra Partners. Avant son rachat, il affichait un chiffre d’affaires d’environ 350 millions pour un Ebitda de 39 millions d’euros, soit un résultat net a priori compris entre 5 et 10% du CA. Selon nos informations, le chiffre d’affaires de la marque Photobox s’est tassé d’environ 5% en 2016 comme en 2017. Le porte-parole de la société indique un chiffre d’affaires 2017 de 326 millions de livres sterling (367 millions d'euros) pour l’ensemble des marques du groupe, et de 101,2 millions d’euros pour Photobox France.
Que s’est-il passé entre temps ? Une première restructuration est intervenue dès le rachat pour regrouper les équipes par compétences plutôt que par pays. Arrivé en juillet 2016, le nouveau président du groupe Jody Ford a nommé quelques mois plus tard un nouveau directeur général pour la marque Photobox, Christian Woolfenden, vu par certains salariés comme un manager de transition venu pour restructurer l’entreprise en deux ans. La croissance a par ailleurs commencé à s’effriter comme l’acquisition de clients. PME d’un millier de salariés moins agile qu'à ses débuts de start-up, Photobox a par ailleurs tardé à prendre le virage du flash vers le html5.
Une ancienne pépite de l'e-commerce français
Toujours selon nos sources, le groupe reste rentable, mais la vision a changé, ses nouveaux propriétaires souhaitant recentrer les équipes sur le Royaume-Uni. Depuis plusieurs mois, des salariés français quittaient l’entreprise, peu convaincus par la direction prise par le nouveau management ou incités à partir. Une phase qui s’achève cette semaine avec l’annonce du PSE et le début des négociations avec les représentants du personnel. Les équipes britanniques ne sont d’ailleurs par complètement épargnées, puisque selon nos informations quelques licenciements économiques sont également intervenus dans l’équipe marketing à Londres.
Fondée en France en 1999 sous le nom de Photoways par Michel de Guilhermier, la société avait acquis son homologue britannique Photobox en 2006 par un échange d’action à 60%/40% et avait, un peu plus tard, pris son nom. Elle avait ensuite entamé une stratégie de build-up en Europe, en rachetant successivement Moonpig (Royaume-Uni), Stickygram (Royaume-Uni), Bellapix (France), Hofmann (Espagne) et PosterXXL (Allemagne). Ancienne pépite de l’e-commerce hexagonal, Photobox, qui employait encore à Paris des salariés de l'ère Photoways, est de moins en moins française.