Pratiques abusives : la place de marché d'Amazon dans le viseur de Bercy
Le ministère de l’économie va assigner en justice le numéro un de l’e-commerce en France, en raison de pratiques jugées abusives envers les vendeurs professionnels qui opèrent sur sa place de marché. Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire, veut infliger à l’e-marchand une amende de 10 millions d’euros.
Amazon va devoir affronter l’ire du ministère de l’Economie. Le géant de l’e-commerce, numéro un du secteur en France, serait assigné en justice sur une décision du ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, selon une information publiée par le Parisien, qui réclamerait en outre une amende de 10 millions d’euros à l’encontre de l’e-commerçant. En cause ? Les pratiques du groupe envers les marchands tiers qui opèrent sur sa place de marché. Le ministère s’appuie sur une enquête de la Direction générale de concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui a notamment examiné les clauses appliquées aux vendeurs tiers, et en a conclu qu’Amazon abusait de sa position de force envers ces derniers, en leur imposant de nombreuses clauses abusives. A l'occasion de son bilan 2016, la DGCCRF avait déjà indiqué que les places de marché des plus grands e-commerçants en France étaient sous surveillance, et qu'une procédure était déjà enclenchée.
Imposer des délais de livraison plus courts du jour au lendemain
Parmi les reproches à l'encontre d'Amazon, le possibilité de modifier les contrats à sa convenance, selon Le Parisien, « la plateforme peut imposer du jour au lendemain des délais de livraison plus courts, exiger des vendeurs des bilans plus fréquents ou bien leur demander des vérification de toutes sortes qui bloquent alors complètement leurs ventes », indique le quotidien. Des exigences intenables pour certains petits marchands, souvent patrons de TPE et de PME, qui peuvent se retrouver éjecter du jour au lendemain de la plateforme d’e-commerce, s’ils ne parviennent pas à s’aligner au niveau d’Amazon. D’autant que par ailleurs, ils sont évalués par les clients de l’e-commerçant, qui n’hésitent pas à poster leurs avis négatifs lorsqu’un problème a eu lieu sur leur commande. De soncôté, Amazon ne tient pas à épiloguer sur le sujet : "nous ne commentons pas les procédures judiciaires", s'est cantonné à indiquer le groupe. En France, Amazon travaillerait ainsi avec plus de 10 000 marchands tiers, et son activité de place de marché est au cœur de son modèle économique, comme il aime à le rappeler dès lors qu’il est amené à évoquer le sujet, et en France comme à l’échelle du groupe, près d’un produit vendu sur 2 est issu de sa marketplace.