Qu’est-ce qui pourrait faire vaciller la consommation alimentaire en 2014 ?
Quand on regarde les autres secteurs, l’alimentaire en GMS a plutôt bien fini l’année 2013. Mais plusieurs facteurs laissent à penser que 2014 sera difficile.
EMMANUEL GAVARD
\ 17h14
EMMANUEL GAVARD
KantarWorldPanel effectuait ce matin sa revue chiffrée de 2013 et présentait ses perspectives pour 2014. Dans un contexte où le bricolage décroche (-2,2%), où le textile recule ou la restauration elle aussi, se porte moins bien, la conso alimentaire n’est pas la plus à plaindre. Et les français ne semblent pas réagir face à la crise. In fine, l’arbitrage n’a pas été si tranchant que cela.
Le chiffre d’affaire du total PGC termine 2013 en hausse de 1,2%. Alors même que la guerre des prix à fait rage entre les enseignes. « Et pour un effet nul sur les volumes », commente Serge Papin, directeur général de Système U. Le panier annuel est passé de 1392 articles à 1377. Une légère baisse de 15 articles.
Montée en Gamme
Concernant les secteurs, l’entretien et l’hygiène beauté terminent mal l’année à respectivement – 0,2% et -1,1% d’évolution valeur. Le frais est tout juste stable à 0%. Seuls les liquides progressent à 2,8% (mais avec une évolution à 0,4% en volume, la taxe est passé par là !). Et l’épicerie se porte également très bien avec un chiffre d’affaires à +1,9% en valeur.
Globalement sur toutes les catégories, 58% sont en valorisation, ce qui confirme une montée en gamme globale et une demande de qualité de la part des consommateurs, et non de prix. En témoigne la baisse (-0,6%) des produits prêts à être consommer.
Mais malgré des résultats plutôt sains dans l’ensemble, Kantar incite à être vigilent pour 2014. Déjà le Noël 2013, n’a pas été des plus porteur. Et les PGC-PFT ont reculé de 1,2% en valeur vs 2012 sur la seule fin de l’année.
Un contexte tendu ... et concurrentiel
De plus, le contexte économique ne risque pas de s’améliorer, voire de se tendre encore plus. Avec une pression fiscale croissante : le nombre de foyer soumis à imposition passera de 3 millions à 3,5 millions. La TVA n’aidera pas en passant de 19,6 à 20% pour certains produits. Le chômage devrait croître de 0,1% d’ici juin 2014, tout comme l’inflation. Le panéliste table pour une croissance des prix de 1,1% sur le premier semestre. Concrètement, le pouvoir d’achat devrait se situer sur une hausse de 0,5%.
Mais même au niveau de la distribution en particulier, certains paramètres joueront dans un ralentissement de la croissance. Le Drive, après une envolée en 2013, et finissant l’année à 3,4% de part de marché, devrait se stabiliser. Le gaspillage commence à être de plus en plus pris en compte par les consommateurs français. Les ménages restent les principaux générateurs de déchets (67%), avec 80kg de nourriture et de 20 à 30 kg de matière. Si la réduction des déchets est une bonne chose, elle pourrait apparaître dans les chiffres au fur et à mesure des changements de comportements.
Enfin, la concurrence est sur le pas de la porte. Costco, Amazon, Primarck, vente-privée.com avec son offre Miam Miam, autant de candidat potentiel pour prendre des consommateurs à la grande distribution…