Rachat ou fusion : quel avenir pour Metro ?
Le numéro un allemand doit trouver une solution pour doper son cours de bourse et sa croissance !
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Avec qui Metro va-t-il se marier ? Kingfisher, comme le pense la City ? Wal-Mart, comme l'assure le magazine allemand « Manager ». Ahold ou Carrefour comme le suggérait, lundi 23 janvier, la place parisienne ? Seuls les actionnaires du groupe allemand - Otto Beisheim (76 ans), les familles Haniel et Schmidt-Ruthenbeck et leur homme de confiance, Erwin Conradi, grand patron de ce conglomérat - détiennent la réponse. Rien ne les contraint pour l'instant à céder leurs parts dans le holding suisse Metro Holding AG, qui contrôle 60 % du capital de Metro AG. Rien, si ce n'est la chute de 22 % du cours de Bourse pour 1999. Et l'accélération des concentrations en Europe, qui fait de Metro à la fois une pièce incontournable de l'échiquier... et un groupe isolé depuis le deal entre Carrefour et Promodès. Metro AG réalisait en 1999 un chiffre d'affaires de 48,6 milliards d'euros avec 2 085 magasins (dont 306 à l'étranger).
Erwin Conradi doit trouver une solution pour redonner du punch et des perspectives de croissance au numéro trois mondial de la distribution. Celui-ci n'a pas de véritable point fort, à l'exception de son métier d'origine : le cash and carry (18,4 milliards d'euros), le seul en tout cas où il ait une assise internationale. Crée en 1964, Metro n'a cessé à partir de 1982 de se diversifier d'abord dans les grands magasins, puis les hypermarchés et le bricolage. Au point qu'aujourd'hui le non-alimentaire représente 57 % de son chiffre d'affaires. « Le meilleur partenaire pour Metro ? Je pense qu'il n'y en a pas un, mais plusieurs », note un bon observateur de la distribution européenne. En tout cas, l'intérêt pour Kingfisher de marier Castorama à Praktiker dans le bricolage et Darty à Media-Markt dans l'électronique grand public est évident. Le groupe pourrait concentrer ses efforts sur le cash and carry. Que deviendraient, dans cette hypothèse, les activités « périphériques » de Metro ? Les grands magasins (Kaufhof), un secteur qui n'attire guère les investisseurs et les hypermarchés (Real). Nul doute que Wal-Mart postulerait pour reprendre le numéro un allemand des hypermarchés. Ce qui n'aura guère l'heur de plaire à Carrefour.