Rapport Chalmin sur les marges des produits frais : les commentaires des distributeurs et des coopératives
Le rapport Chalmin, qui décortique la formation des prix dans les produits alimentaires, a suscité des commentaires plutôt modérés de la part de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) et de Coop de France.
L’observatoire sur la formation des prix et des marges, chapeauté par Philippe Chalmin, dresse un bilan de cette question polémique sur les matières agricoles transformées et calcule ainsi, pour de nombreux produits frais, la répartition de la valeur sur chaque produit. Objectif : analyser quelle part du prix final revient à chaque intermédiaire.
Le résultat donne ceci, avec ici l’exemple de la cuisse de poulet standard :
Ce rapport établit aussi les marges brutes et nettes des enseignes de grande distribution sur le frais, que LSA vous délivrait hier. Sur ces rayons, la marge nette moyenne, sur 2013, revient à 1.1 %.
des marges "quasi-nulles"
Un chiffre sur lequel la FCD (Fédération des entreprises du commerce et de la distribution) s’est empressée de réagir. La fédération qui regroupe la plupart des enseignes de la grande distribution française relève « des marges faibles ou quasi-nulles » sur l'ensemble des produits frais et met en avant les cinq rayons dont la marge diminue (Boucherie, charcuterie, produits laitiers, marée et boulangerie -pâtisserie). Elle souligne que « l’augmentation des prix des matières premières entre 2011 et 2013 n’a pas été totalement répercutée dans le prix de vente au consommateur » et regrette, cette année encore, que « la marge nette «des grandes industries agro-alimentaires en France » ne soit pas plus clairement explicitée dans ce document.
Coop de France, de son côté, pointe du doigt la baisse globale des prix du côté de la production et au niveau industriel sans ouvrir de polémique avec la distribution. La fédération des coopératives agricoles déclare, par la voie d’un communiqué de presse que « si l’amélioration de la compétitivité peut être un moteur d’optimisation et de modernisation, les filières alimentaires ont dépassé ce cap en subissant une guerre des prix qui détruit toute perspective d’investissement, de développement, et à terme, d’emploi. Le recours systématique à la loi ne semble pas être une réponse suffisante. La France dispose d’un cadre qui doit être rendu effectif par les pouvoirs publics pour sanctionner efficacement les pratiques abusives. Il est temps de sortir de la seule approche par les prix et de proposer une offre alimentaire mieux segmentée et différenciée, réellement créatrice de valeur. »