Responsable m-commerce, un métier encore à définir
Si le m-commerce suscite toutes les convoitises, il n'est pas bien identifié dans les fonctions ressources humaines. Entre marketing et services techniques, son traitement est encore artisanal.
Magali Picard
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Magali Picard
C'est un marché encore très confidentiel, celui des « responsables de m-commerce ». « Ils sont moins d'une cinquantaine en France, estime Pierre Cannet, PDG de Blue Search Conseil, agence spécialisée dans le recrutement des cadres du digital. Ce qui fait la différence, c'est le chiffre d'affaires total réalisé sur le web et l'esprit d'initiative du chef d'entreprise. » Voyages SNCF, mais aussi Vente-privée ont le leur, mais pas encore la Fnac ou sarenza.com. Résultat : les intitulés de postes ne sont pas encore figés pour ce métier apparu il y a deux ans environ. Chefs de projet m-commerce, responsables e-commerce... Autant de mots pour désigner la fonction, quand elle porte un nom.
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Chez Price Minister, une visite sur cinq vient d’un téléphone mobile ou d’une tablette, sachant que demain, ce sera le double. Aujourd’hui, mon rôle est d’optimiser, en termes d’ergonomie, notre site classique sur tablette. Pour cela, je fais le lien entre le service marketing et le service technique de l’entreprise.
CAROLE VISSER, responsable marketing mobile chez Price Minister
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En attente de croissance
Car la plupart du temps, le m-commerce est réparti entre plusieurs services, le plus souvent à cheval entre le marketing et
l'informatique. C'est le cas chez le site de vente en ligne de chaussures, Sarenza. « Plusieurs personnes s'occupent du m-commerce, explique son PDG, Stéphane Treppoz. Aucun poste n'est dédié, parce que les ventes sur smartphones et tablettes occupent une part importante du trafic, mais pas encore du chiffre d'affaires. Mais c'est en croissance très forte. »
7%
Le chiffre d'affaires des sites d'e-commerce sur mobile et tablette, avec une augmentation de 100% en 2012
Source : Fevad
De fait, les ventes sur mobile représentent presque un tiers du trafic total et doublent chaque année. Le poste de responsable de m-commerce ressemble à celui d'un chef d'orchestre. Carole Visser, 28 ans, diplômée de l'École supérieure de commerce de Toulouse (33), en sait quelque chose. Responsable marketing mobile chez PriceMinister, elle travaille en permanence avec le responsable de toute la partie technique. « Nous avons beaucoup de progrès à faire en termes d'ergonomie pour que les clients aient envie de commander sur tablette, précise-t-elle. Il faut coordonner les différentes équipes, faire la promotion des applications en interne pour que les équipes y pensent. »
Devoir de dynamisme
La marge de progression est grande. « Aujourd'hui, 20% de notre trafic se fait sur mobile ou tablette, estime Carole Visser. Demain, ce sera le double ». Au Japon, pays d'origine du propriétaire de PriceMinister, Rakuten, 30% des achats se font sur mobile, un chiffre qui devrait grimper à 50% d'ici à la fin de l'année. « Beaucoup ne le font pas correctement parce que, pour l'instant, le mobile convertit moins et rapporte moins que le web, souligne Vincent Péré, cofondateur d'une application ludique et remarquée, Flip my look, qui permet de se faire une silhouette avec des marques branchées. Or, une application, il faut la maintenir active, mettre des nouveautés, faire des notifications... ». À bon entendeur...
Les grandes fonctions
- Définir une stratégie complémentaire sur tous les outils du m-commerce
- Mettre en avant les produits, les services et mesurer les performances
- Réactualiser les nouveautés et les notifications produit en permanence
- Assurer la coordination entre les services marketing et technique
- Optimiser les applications pour plus d'ergonomie