RetailTech : les levées de fond à retenir au premier semestre 2017
Vestiaire Collective, Eulerian, Databerries ou encore AB Tasty... Point commun de ces jeunes pépites françaises : elles font partie des start-up affichant les plus gros tours de table de cette première moitié d’année 2017. Tour d’horizon des plus grosses levées de fonds avec Spring Invest, spécialiste des opérations d’investissement d’entreprises du retail.
Plus de 220 millions d’euros. C’est le montant des levées de fonds orchestrées par les start-up françaises au premier semestre 2017 dans le secteur du retail. En tête, Vestiaire Collective, le site e-commerce spécialisé dans la vente d'articles de luxe de seconde main entre particuliers, qui a bouclé un tour de table de 58 millions d’euros au début de l’année 2017. Suivent Databerries et AB Tasty avec des levées de fonds s’élevant à 15 millions d’euros. "Le secteur continue de croître et cette croissance se fait surtout en termes de taille moyenne du ticket, analyse Laurent Foiry de Spring Invest. Le ticket median d’investissement s’établit ainsi à 1 million d’euros vs 0,6 million d’euro en 2016. C’est le signe que le secteur mûrit, que les sociétés ont des fondamentaux plus solides et sont capables de construire des plans de développement plus ambitieux".
Les start-up spécialisées dans l’expérience client, le paiement et la gestion du point de vente plébiscitées
Deuxième enseignement de ce premier semestre : certains acteurs sont plébiscités par les investisseurs, tandis que d’autres, plus traditionnels, apparaissent en retrait. "On constate une très forte diminution des deals d’e-commerce "classique", tandis que les investisseurs continuent de s’intéresser aux modèles innovants. Mais ils exigent un avantage compétitif défendable (effet de réseau, mécanisme d’acquisition clients, marque forte…) et plébiscitent les marketplaces, les DNVB (Digital Native Vertical Brand) ou les activités communautaires", poursuit Laurent Foiry.
A côté de ces "disrupters" de l'e-commerce, les prestataires, "enablers" de ces marchands, forment aussi un secteur particulièrement dynamique. Les start-up spécialisées dans l’amélioration de l’expérience client, le paiement et la gestion du point de vente en particulier, "qui représentent près d’un tiers des opérations en nombre et en valeur", selon Spring Invest. Des problématiques au cœur des préoccupations actuelles des retailers. "La gestion du point de vente reste une thématique importante essentiellement associée aux solutions omnicanales, ajoute Laurent Foiry. Nous voyons arriver aujourd’hui une nouvelle génération de start-up proposant des solutions plus spécifiques aux fonctionnalités plus resserrées, comme le click&collect, permettant une intégration simplifiée et donc plus rapide que la première génération de solutions qui étaient globales et souvent complexes à déployer car nécessitant de nombreux développements spécifiques souvent non prévus au démarrage du projet".
La France, dynamique mais en retard
Si le nombre d’acquisitions de startups RetailTech est particulièrement important depuis le début de l’année avec plus d’une quarantaine d’opérations recensées sur le premier semestre au niveau international, la France reste en retrait si on la compare aux Etats-Unis. "Les start-up innovantes américaines ont ainsi levé à elles seulss un peu plus de 400 millions de dollars au premier semestre 2017 lorsque leurs homologues français ont levé moitié moins. Si cet écart apparaît finalement comme très modeste compte-tenu des tailles de marché respectives, il se creuse considérablement avec un début de troisième trimestre particulièrement spectaculaire aux US qui double cette enveloppe", résume Laurent Foiry. Selon les analystes, ce sont plus de 9 milliards de dollars qui pourraient être levés par l’ensemble des startups RetailTech à l’échelle mondiale en 2017.
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