SIdO 2016 : qu’est-ce qui freine encore les objets connectés ?
Estimé à 7 milliards d’euros à l’horizon 2020, le marché de l’Internet des objets n’a pas encore trouvé sa place. Les objets connectés ne sont pas encore adoptés du grand public. Le SIdO, un salon consacré aux objets connectés, qui se tient à Lyon les 6 et 7 avril 2016, est revenu sur ces questions à travers différentes conférences.
"Les objets connectés changent la manière dont nous vivons, les interactions avec la famille, l’employeur. Tout ce que nous faisons change car nous connectons tout ces objets". Shawn Du Bravac, le directeur de l’économie et de la recherche du CTA, l’association à la tête du CES, le plus grand salon international consacré à l’électronique grand public était l’invité du SIdO. Pour sa 2e édition, ce salon consacré à l’Internet des objets, qui se tient les 6 et 7 avril 2016, proposait de nombreuses conférences autour des objets connectés. Shawn Du Bravac a tenu à saluer la position importante de la France, sur un marché qui grandit de plus en plus : "La France est le plus grand contingent étranger au CES de Las Vegas, les innovations viennent de France" a-t-il rajouté. Le SIdO est une preuve de ce dynamisme, Paola Jesson et Stephanie Gibert, à la tête du salon, ont réuni 200 exposants, 5 000 visiteurs et 75 experts sur la thématique. Les objets connectés se multiplient et les technologies sont abouties, "aujourd’hui nous n’en sommes plus au stade de la recherche, nous savons tout faire" assure Nicolas Devos, directeur de l’IoT chez Open, une entreprise spécialisée dans le service numérique. Mais l’univers de l’Internet des objets ne semble pas encore avoir trouvé sa place. "Nous devons nous concentrer sur une question, cible Shawn Du Bravac, est-ce que cette technologie a du sens ?" Alors quels sont encore les freins au développement des objets connectés ? Comment donner du sens à ces nouvelles technologies ?
Il faut détacher l’IoT du smartphone
"L’effusion d’objets connectés a un intérêt, c’est une manière de libérer les gens de la dictature du smartphone. Les objets permettent de rendre le digital plus facile" note Thibault Celier, le directeur de Novedia, l’agence digitale de Viséo. Alors que le mobile "aspire, distrait, éloigne des proches", comme le souligne Thibault Celier, les objets connectés ont un côté ludique et de partage. Dimitri Carbonnelle, le directeur de Livosphère, confirme qu’il faut travailler l’interface avec l’objet connecté : "Nous n’avons pas toujours besoin de lien avec le smartphone, il faut améliorer l’interface" explique-t-il. L’assistance vocale Alexa, signée par Amazon, en est un bel exemple, "c’est une interaction naturelle, meilleure que le smartphone, et qui va au bénéfice de l’e-marchand" note Dimitri Carbonnelle.
Les objets connectés doivent être adaptés aux clients
"Avant de penser à l’objet, il faut penser à son utilisation" pointe Nicolas Devos, directeur de l’IoT chez Open. La phrase est particulièrement vraie de le retail, pour Thibault Celier, de chez Viséo, "il faut accompagner les usages, faire comprendre au client ce qu’on peut faire devant un écran connecté dans la rue". Chez Think & Go, on estime que ce qui fonctionne le mieux "est ce qui est le plus simple et prend le moins de temps". Mais au-delà de l’utilisation, c’est le design qui compte. Le consommateur doit pouvoir s’approprier l’objet facilement. Khaled Sarayeddine, qui dirige Optinvent, une entreprise qui produit des lunettes connectées explique que le premier critère est le prix, et le second l’ergonomie, l’acceptabilité sociale. "Il faut quelque chose de beau, quelque chose qui ne fait pas geek" assure-t-il. La protection des données des utilisateurs est aussi un point de crainte, qui peut freiner l’utilisateur.
Les objets connectés doivent être adaptés au distributeur
Si les bénéfices des objets connectés sont nombreux pour le distributeur, dans sa compréhension du client, et un meilleur ciblage de celui-ci, ils permettent aussi de mieux gérer le magasin, et son management. Du côté de la distribution des objets connectés, les intervenants expliquent que les fabricants du monde de l’IoT doivent surmonter un frein important. Les distributeurs sont frileux à vendre des objets connectés, car ils ne voient pas de récurrence dans le produit, la personne l’achète et ne revient plus. Nicolas Bravin, de chez e-sensory, explique que "la start-up est récurrente contrairement au distributeur, il y a un travail à réaliser à ce niveau là" pour conduire les enseignes à mieux accepter les objets connectés dans leurs rayons.