Siemens prend un deuxième départ
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Michel Robin, PDG de Siemens France, affiche un sourire très professionnel. Mais il est agacé. Siemens I and C, la branche du groupe allemand spécialisée dans les technologies de l'information, occupe le troisième rang mondial du secteur derrière IBM et Lucent. En Europe, elle revendique la troisième place dans les téléphones mobiles, après Nokia et Motorola. Mais devant Alcatel et Ericsson.
L'an dernier, Siemens a absorbé la branche téléphonie de Bosch. Et a marié sa filiale de micro-ordinateurs à celle du japonais Fujitsu. Pourquoi, dès lors, cet agacement ? En fait, le problème réside dans le manque chronique de notoriété - et, partant, de crédibilité - du groupe dans les nouvelles technologies.
Personne n'ignore que Siemens fabrique de l'électroménager. Certains savent qu'il fabrique des téléphones résidentiels. Mais qui possède un mobile Siemens ? « C'est vrai que nous pouvons envier Nokia ou Ericsson sur certains points », reconnaît Michel Robin.
Marie-Anne Fourcaud, directrice de la division terminaux et télécoms, bat sa coulpe avec franchise : « Nous n'avons pas été aussi présents que nous aurions pu l'être sur le marché de conquête. Mais nous le serons fortement sur le renouvellement ! » Car la stratégie de Siemens ne consiste pas à se lamenter sur le passé mais à exploiter l'évolution actuelle du marché. Avec plus de 23 millions de Français équipés et une réduction importante de subventions des opérateurs, les prix remontent et le marché de renouvellement progresse. Siemens l'estime à 45 % des ventes cette année, 56 % l'an prochain et 67,5 % en 2002. Pour reprendre la main, une communication à outrance est prévue pour la fin d'année. La gamme mobile est élargie et plus ciblée, avec l'identification (comme Motorola et Philips) de cinq segments de clientèle. Il risque d'être difficile d'échapper à Siemens d'ici peu.