Sofiprotéol bondit à 7,3 milliards de chiffre d’affaires
Le groupe agroindustriel et agroalimentaire Sofiprotéol, présidé par Xavier Beulin, a augmenté son chiffre d'affaires de 12 % pour s’établir à 7,5 milliards d’euros, pour un ebitda à 240 millions d’euros, en baisse de 4 %. Sofiprotéol prévoit 163 millions d’investissements industriels, dont 5 millions dans la branche volaille.
Sylvain AUBRIL
\ 12h25
Sylvain AUBRIL
Le groupe, propriétaire des marques Lesieur dans les huiles alimentaires, Matines dans les œufs, Diester dans les biocarburants, Saipol dans les tourteaux, Sanders dans la nutrition animale, présent aussi dans la volaille (Boscher et Kerranna) dont les outils d’abattage repris à Doux, le porc avec Abera, ou encore l’oléochimie, résiste plutôt bien à la crise. « La croissance du chiffre d’affaires provient principalement du rachat de Lesieur Cristal au Maroc (370 millions de CA) et de la hausse des matières premières », qui ont notamment renchéri le prix des tourteaux et la nutrition animale, a indiqué Jean-Philippe Puig, directeur général de Sofiprotéol. En revanche, le groupe a fait face à des difficultés de rentabilité dans sa branche agrocarburant, avec l’attaque d’industriels argentins et indonésiens qui ont vendu des esters en dessous du coût de production. Une plainte est en cours.
Lesieur joue la traçabilité
Le chiffre d’affaires de Lesieur s’est établi à 732 millions d’euros, en baisse de 3%, avec une légère augmentation en volume à 298 millions d’euros, « mais nous sommes surtout très satisfaits de la hausse des ventes de Fleur de Colza et Cœur de Tournesol, des huiles qui sont tracées de la graine à la bouteille. Le consommateur est de plus en plus sensible à l’origine des produits et l’actualité nous conforte dans cette démarche initiée il y a cinq ans », a ajouté le directeur de Sofiprotéol. L’occasion pour Xavier Beulin de demander à ce que « l’Europe se bouge » pour autoriser la mention d’origine, que refuse pour l’instant la DG Concurrence. « Tout ce qui peut apparaître comme un identifiant est proscrit par Bruxelles, et il est probable qu’elle mettra peu d’entrain à ce que les choses changent ». Avec le rachat de Lesieur Cristal, Xavier Beulin projette une "origine méditterranéenne", qui passerait donc par la Provence et les pays du Maghreb, qui reste à mettre en place.
Conquérir le marché français de la volaille
Le pôle animal de Sofiprotéol pèse 1,8 milliards d’euros dont 1 milliard pour Glon Sanders, 220 millions dans la branche volaille, 200 millions dans les œufs et 180 millions dans le porc. Tous les outils sont rentables, sauf ceux repris à Doux « qui vont nécessiter de lourds investissements pendant deux ans » (5 millions pour 2013). « Trois raisons expliquent la compétitivité de nos sites, expose Jean-Philippe Puig. Nous avons des outils très modernes dans lesquels nous investissons beaucoup, nous sommes peu présents en grande distribution où les prix sont très bagarrés, et nous innovons beaucoup. Nous n’avons rien à envier aux Allemands ». Le groupe devrait réaliser 250 millions d’euros dans la volaille. Va-t-il s’intéresser à Doux si l’entreprise était à nouveau à vendre ? « Nous ne sommes pas intéressés par le grand export, ce qui nous intéresse, c’est de reconquérir le marché français fourni à 45% par les importations, grâce à de grandes séries »…
Une banque de développement
Le groupe s’est fixé un plan de développement à cinq ans qui devrait lui permettre d’atteindre 8,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires, en investissant en France et à l’étranger. Sofiprotéol est également à la tête d’une "banque de développement", qui accompagne des coopératives ou des entreprises, principalement dans l’amont agricole ou agro-industriel. Elle a investi 75 millions d'euros en 2012.