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LSA - La grande distribution peut-elle faire la paix avec les agriculteurs ?
M.-É. L. - La distribution a toujours été un exutoire de tensions pour les syndicats agricoles. C’est un jeu de rôles qui est d’autant plus dommageable que c’est par la distribution que va s’opérer l’adaptation du modèle agricole aux nouveaux modes de consommation. On assiste aujourd’hui à la fin d’un régime de monoproduction trop uniquement destiné à une consommation standardisée, alors qu’émerge une demande beaucoup plus diversifiée, susceptible de créer plus de valeur, plus de rémunération pour les producteurs.
Constatez avec moi, par exemple, que la demande de produits bio explose et que l’offre française est tellement en retard qu’il faut aller la chercher chez nos voisins européens. Il y a de la place pour une agriculture beaucoup plus diversifiée, et la distribution ne demande que cela. La fin du hard-discount, la baisse des ventes des MDD premiers prix ouvre la voie à des structurations de gammes beaucoup plus riches, d’autant que, pour répliquer au commerce internet, nous voulons revitaliser complètement notre offre alimentaire.
Nous l’avons fait dans le vin et, aujourd’hui, il n’y a aucun agriculteur français qui dépende encore du cours du vin. Idem pour le secteur de la viande où, après avoir retenu les leçons de la vache folle et du horsegate, nous travaillons sur la valorisation des races et la traçabilité. D’une manière générale, nous pouvons aussi aider les agriculteurs à transformer les contraintes environnementales et sanitaires en autant de signes de qualité et d’engagement permettant une montée en gamme.
Agriculteurs et distributeurs devraient être des alliés objectifs. Je propose d’arrêter d’en parler et d’enfin intégrer les distributeurs dans les filières agroalimentaires. Et je propose aussi qu’on ne fasse plus coïncider la fin des négos avec les dates du Salon de l’agriculture, puisque ce dernier est de plus en plus instrumentalisé par les industriels contre la distribution, et qu’il pollue le climat, sans retombées directes pour les agriculteurs eux-mêmes.
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