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Stockage électrique : entretien avec Alexandre Perra
Entretien avec Alexandre Perra, responsable du plan stockage électrique d'EDF.
« EDF investira avec des partenaires financiers et industriels ».
Comment a été dimensionné le plan stockage d’EDF ?
Le plan vise à installer 10 GW de nouvelles capacités de stockage dans le monde d’ici 2035. C’est près de 5 % des besoins estimés à cet horizon. Et c’est une belle ambition au regard des 2 % de la puissance mondiale qu’opère EDF avec 130 GW installés sur un total de 6 500 GW dans le monde. Pour mémoire, 98 % des moyens de stockage électrique dans le monde sont des stations de transfert d’énergie par pompage (Step). Mais ce qui va changer la donne, aujourd’hui, c’est la batterie, qui ne pèse que 2 %. Nous avons bâti nos hypothèses sur les projections mondiales de besoin en stockage stationnaire de Bloomberg New Energy Finance.
Comment se décompose-t-il ?
Le plan stockage prévoit l’installation de 10 GW de nouvelles capacités de stockage dans le monde en plus des 5 GW de Step déjà opérés par EDF. Il cible trois marchés. Le premier représente peu en puissance installée, mais est très important en soi : c’est celui de l’accès à l’électricité. Nous visons 1,2 million de kits solaires installés en Afrique subsaharienne d’ici à 2035. Le deuxième marché est celui de l’équilibrage des grands systèmes électriques. C’est un marché mondial. Le plan prévoit l’installation de 6 GW, dont 2 GW de Step, essentiellement en France, et 4 GW de batteries. Le troisième marché est celui l’autoconsommation avec stockage, soit 4 GW de batteries installés chez nos clients en France, au Royaume-Uni, en Belgique et en Italie. Nous tablons sur 10 % à 15 % de parts de marché.
Mais dans l’autoconsommation, ce sont les clients qui payent les batteries ?
C’est exact. C’est pourquoi les 8 milliards d’euros d’investissement annoncés dans le plan stockage porteront essentiellement sur le marché des systèmes électriques, pour financer des Step ou de grands systèmes de batteries. EDF investira avec des partenaires financiers et industriels, comme dans les énergies renouvelables.
Comment EDF compte-t-il s’imposer sur ce marché ?
Notre métier consiste à monter les projets, sélectionner les fournisseurs, intégrer les technologies et les dimensionner aux besoins du réseau grâce aux savoir-faire de notre filiale Store & Forecast. Nous tirerons aussi parti de l’expérience de la gestion des réseaux complexes d’EDF SEI (systèmes énergétiques insulaires). Nous allons également investir dans l’innovation en consacrant 70 millions d’euros à la R & D sur le stockage entre 2018 et 2020. Enfin, pour capter l’innovation au-delà d’EDF, notre filiale EDF Nouveaux Business consacrera 15 millions d’euros aux questions de stockage et de flexibilité dans les deux ans qui viennent.
- Propos recueillis par Aurélie Barbaux
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