Du 15 au 17 juin s’est tenu le salon VivaTechnology à Paris dans le hall 1 de la porte de Versailles. Cette deuxième édition a réussi une nouvelle fois à créer l’évènement en réunissant un nombre impressionnant de start-up ciblant le grand public ou les professionnels. Il n’était d’ailleurs pas évident de se retrouver dans cette jungle d’innovations qui touchent tous les secteurs. Le stand de la Poste présentait un nombre impressionnant de start-up logistiques, avec du drône ou du robot autonome. BNP Paribas mettait en avant entre autres Lyf Pay, le nouveau porte-feuille électronique français, ainsi que de multiples autres start-up sur le paiement pour couvrir tous les usages possibles. Chez L’Oréal, il était question de brosse à cheveux connecté, de réalité augmentée pour du maquillage ou encore du fond de teint sur-mesure.
Parmi les stands, la distribution était représentée avec Undiz pour le groupe
Etam, Klépierre ou encore Carrefour. Ces trois acteurs hébergeaient différentes jeunes pousses sur le salon, jugées innovantes et prometteuses. Le stand de Carrefour, partenaire de l’évènement, était impressionnant. Le distributeur a profité de l’évènement pour afficher clairement ses ambitions en termes d’open innovation.
« Nous travaillons avec une centaine de start-up dans le monde et dans tous les domaines, a précisé
Hervé Parizot, directeur exécutif e-commerce et data du groupe Carrefour.
Nous souhaitons devenir un acteur totalement omnicanal et l’open innovation nous permet de servir cet objectif. Et il est nécessaire de faire du test & learn pour apprendre de ses erreurs ou déployer rapidement des solutions prometteuses. L’objectif reste de créer le retail de demain.» Carrefour a d’ailleurs profité de l’évènement pour annoncer son partenariat avec Plug & Play, l’incubateur des
Galeries Lafayette.
« L’innovation permet de rajeunir notre clientèle, détaille Anne-Laure Klein, directrice stratégie chez Carrefour Groupe. À Taiwan, 48% des nouveaux clients proviennent du e-commerce. C’est 27% en Espagne, notamment avec les offres non-alimentaires. » La dirigeante a également insisté sur l’importance de l’omnicanalité à l’échelle mondiale. « Nous avons lancé trois marketplaces récemment, en France, Espagne et Belgique pour du non-alimentaire, précise-t-elle. Le click & collect en Pologne vient de démarrer dans les supermarchés après un premier déploiement dans les hypers. »
Sur le stand de Carrefour, 50 start-up exposaient leur expertise dans des domaines très variés. Par exemple Track & Go présentait un prototype de chariot connecté qui détecte automatiquement les articles mis à l’intérieur grâce à des caméras et une balance. Une tablette, fixée sur la barre, permet de suivre l’avancée des courses, de recevoir des promotions et de payer directement sans passer par une caisse traditionnelle. Le fabricant annonce un taux d’erreur de 6% et une commercialisation sur Q2 2018.
Un peu plus loin, Qopius s’attaque aux ruptures en rayon en installant des caméras sur les racks qui vont identifier les produits manquants, mal placés ou mal étiquetés. Le boitier coûte 250 euros pour couvrir deux éléments. Dans un autre genre, les hologrammes de Kino-Mo font sensation ; Haut de 56 cm, ils attirent le regard. Carrefour teste actuellement ce dispositif dans deux magasins, au rayon électronique.
Du côté d’Etam, sous le stand d’Undiz, les visiteurs pouvaient découvrir la solution IVS, « qui permet d’analyser les flux d’un magasin de la même manière qu’on le fait sur un site web, détaille Jean-Bernard Della Chiesa, responsable de l’innovation pour le groupe et en charge du digital pour Undiz. En faisant évoluer le merchandising, on peut identifier rapidement si c’est un problème de produits ou de magasin. »
Parmi les autres start-up promues par Undiz, Hub In Store propose de convertir n’importe quelle donnée en vidéo et de la pousser en temps réel sur un écran. « On peut imaginer changer la communication selon la journée ou selon les produits en stock à écouler ou encore les discussions sur les réseaux sociaux », commente Jean-Bernard Della Chiesa. Et pour Arnaud Barbier, fondateur de la jeune pousse, « presque tous les magasins utilisent les écrans pour passer des contenus en boucle. Avec Hub In Store, la stratégie marketing définit les datas clés pour choisir les infos à afficher en temps réel. Par exemple si un magasin a trop de stock sur une référence, on peut la promouvoir et arrêter dès que le produit n’est pas plus disponible. Et on peut aussi pousser des avis clients repris sur la toile, toujours en temps réel. »

Du côté de Klépierre, il était essentiellement question de phygital avec une présentation de la reconnaissance faciale développée par
Microsoft et intégrée, pour la première fois, dans des totems tactiles Clear Channel pour déterminer l’humeur du visiteur ; ou encore le miroir connecté de
Pimkie et Undiz pour aller plus loin dans l’expérience shopping en proposant du contenu additionnel sur les vêtements de ces marques.
Sephora était aussi partenaire avec son application de réalité augmentée Virtual Artist pour se maquiller virtuellement et tester par exemple un nouveau rouge à lèvres ou encore un « smokey eye ». Enfin, une visite des centres commerciaux Klépierre était possible grâce à des lunettes HoloLens
"Le centre commercial de demain doit maximiser la complémentarité du physique et du digital pour un parcours et une expérience qui répondent aux nouveaux usages de consommation, tant pour nos enseignes que leurs clients. Pour construire cet avenir du retail, nous développons une démarche basée sur l’open innovation avec des start-up, des partenaires clés tels que Microsoft, mais aussi avec nos enseignes, nos clients et nos collaborateurs", a déclaré Beñat Ortega, directeur des opérations de Klépierre.
Et bien évidemment, au-delà des stands, les allées étaient également remplies de distributeurs venus se plonger dans l’univers des start-up comme
Auchan ou encore
Leclerc qui est venu en délégation faire un tour complet du salon.