Tableau d'un immobilier commercial frileux par le cabinet expert CBRE Richard Ellis
La synthèse «conjoncture et perspectives » sur les marchés immobiliers dévoilée ce vendredi par le cabinet expert CBRE Richard Ellis donne la mesure de l’atonie du secteur commercial. « Tout comme en 2010, les négociations immobilières sont actuellement longues et compliquées car les enseignes ont été échaudées par le démarrage poussif de plusieurs centres récents (pourtant bien conçus) et parce que les valeurs locatives restent accrochées à des niveaux élevés alors que la consommation demeure très incertaine » résume Chris Igwe, directeur du département CB Richard Ellis Retail.
Les niveaux de croissance de la consommation actuels limitent la progression des ventes des commerçants à périmètre constant. La consommation a marqué un net coup d’arrêt au deuxième trimestre 2011, avec – 0,7% soit la plus faible évolution trimestrielle depuis 1996 établit l’expert. Mais à périmètre constant les chiffres d’affaires progressent modestement de 1,9% au deuxième semestre 2011. « Dans ce contexte, l’ouverture de nouveaux points de vente constitue toujours le meilleur moyen de dynamiser les ventes de l’ensemble du réseau. Les besoins des enseignes sont donc réels, mais se heurtent souvent à un manque de visibilité et de moyens suffisants pour engager une politique de développement ambitieuse ».
« Les enseignes essayent donc de maîtriser leurs coûts d’occupation en arbitrant sur les sites les moins rentables et en recherchant les emplacements stratégiques et les mieux sécurisés, quitte à payer le prix fort ». Dans cette perspective, les sites commerciaux de proximité sont les plus recherchés. La demande devrait continuer à se concentrer sur les zones de chalandise les plus solides et dans l’hypercentre des grandes villes. Elle continuera à se porter essentiellement sur les centres commerciaux régionaux (> 40 000 m²) et sur les grandes rues marchandes des métropoles régionales, ce qui, au vu de la rareté de l’offre, devrait continuer à soutenir les valeurs locatives. Même si dans certaines villes, les enseignes se rabattent sur des axes n°1 bis, plus abordables et qui offrent davantage d’opportunités.