Tesco annonce des pertes abyssales de près de 9 milliards d’euros
Confronté à des dépréciations massives et à des ventes mises sous pression par la concurrence, le distributeur britannique a publié les pires résultats de son histoire.
Le monde de la finance s’attendait à ce que Tesco dévoile les pires résultats de son existence. Et il n’a pas été déçu, si l’on peut dire. Le distributeur britannique a annoncé une perte nette avant impôts de 6,38 milliards de livres, soit près de 9 milliards d’euros. Ce chiffre invraisemblable est notamment dû à des dépréciations massives concernant la valeur de ses magasins, pour une valeur de 4,7 milliards de livres (6,5 milliards d'euros).
Des charges de restructuration du parc et les dépréciations de stocks viennent s’ajouter à ce tableau cauchemardesque pour le distributeur, qui a du faire face ces derniers mois à un scandale comptable, une guerre des prix et un tassement des ventes dû à la concurrence du hard discount. Les pertes annoncées sont parmi les plus importantes jamais enregistrées par une entreprise britannique.
This is where Tesco ranks in the list of the UK's worst corporate losses: http://t.co/c7TANsIkaB pic.twitter.com/8FDlDIrO3K
— Financial Times (@FT) 22 Avril 2015
Des ventes et un résultat opérationnel en recul
Ces pertes exceptionnelles se doublent d’un résultat opérationnel certes positif de 1,39 milliard de livres, mais qui reste bien en deça de celui enregistré l’an dernier (3,3 milliards). En somme, tous les indicateurs sont au rouge pour Tesco. Sur son exercice comptable clos le 28 février, l’entreprise a vu ses ventes reculer de 3% (hors essence) à 69,7 milliards de livres (97 milliards d'euros).
"Ce fut une année très difficile pour Tesco. Les résultats publiés aujourd'hui reflètent une détérioration sur le marché et, plus important, une érosion de notre compétitivité ces dernières années", a souligné le directeur général du groupe, Dave Lewis, en poste depuis le mois de septembre. Les ventes de l’enseigne sont en recul sur l’ensemble des zones géographiques (Grande Bretagne, Asie et Europe), et surtout le résultat plonge de 79% sur la Grande Bretagne, ou Tesco se bat contre la poussée du hard discount et s’est engagé dans une guerre des prix qui lui coûte cher.
Pour se relancer, Tesco a pris une série de mesures drastiques, comme la cession d’activités non stratégiques, la fermeture de 43 magasins déficitaires, l’arrêt de son expansion, etc. L’entreprise est notamment en train d’étudier la vente de sa filiale dunnhumby (analyses de données clients et cartes de fidélité) qui pourrait rapporter de l’argent frais dans les caisses. Cet exercice est véritablement noir pour Tesco, qui avait multiplié les avertissements sur résultats pendant l'année.
"Lors des 12 mois à venir nous allons nous atteler à nos priorités: renouer avec notre compétitivité au Royaume-Uni, protéger et renforcer notre bilan comptable, refonder la confiance et la transparence de notre activité et de notre marque", a précisé le groupe lors de la présentation de ses résultats.
Les résultats de Tesco pour l'exercice 2014/2015 :