Un salon de l’Agriculture sous le signe du pragmatisme
Le Salon International de l’Agriculture va ouvrir ses portes le 19 février et les organisateurs attendent un public de plus de 650 000 personnes, ce qui en fait le « premier salon en France », a a souligné jean-Luc Poulain, son président, lors d’une conférence de presse. Le nombre de mètres carrés d’exposants augmente de 8 % par rapport à la précédente édition, grâce à de nouveaux exposants comme Charal et Sodiaal. Le salon accueille pour la première fois des vins. 3500 animaux y seront exposés. Bruno Lemaire, ministre de l’Agriculture, a indiqué vouloir en faire un « événement politique important », afin de réaffirmer que le modèle agricole français est stratégique en matière d’emplois, d’aménagement du territoire mais aussi pour maintenir la diversité des productions, le niveau de qualité des produits agricoles et la qualité de l’alimentation. «Il y a aux Etats Unis 30 fois plus d’intoxications alimentaires qu’en France », a-t-il asséné, révélant qu’il va rendre obligatoire un niveau de qualité nutritionnelle à l’école, en imposant par exemple un fruit à la récréation. «Nous devons défendre ce modèle, la France reste l’un des pays qui résiste le mieux à l’obésité ». Mais il a aussi rappelé que l’agriculture devait faire des efforts en terme de compétitivité en répondant mieux à la demande des consommateurs, notamment en réduisant le poids des bovins envoyés à l’abattoir. « Le maintien de la diversité ne doit pas s’opposer à la compétitivité et au regroupement des metteurs en marché », a ajouté le ministre. Les discours sur l’agriculture, tant de la part des représentants du secteur que ceux du ministre, sont de plus en plus marqués du sceau du pragmatisme et de la nécessité de redonner à la France les avantages concurrentiels dont elle disposait dans le passé vis-à-vis de ses concurrents européens.