Une charte pour la filière du jouet
En avril dernier, les fédérations des industriels et des distributeurs ont signé l’accord « Ensemble pour développer la filière Jouet » comprenant sept engagements. Objectif : améliorer la coopération entre les acteurs vivant 365 jours sur 365 du secteur.
Véronique Yvernault
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Véronique Yvernault
D’aucuns les traiteraient de Bisounours… Dans la filière du jouet, on assume : « C’est un produit à part, acheté pour être offert à un enfant et porteur de valeurs sympathiques et transgénérationnelles. Le travail se fait de façon constructive entre fabricants et distributeurs, même si les relations sont exigeantes des deux côtés », rappelle Franck Mathais, porte-parole de La Grande Récré. L’enseigne du groupe Ludendo – ainsi que JouéClub, King Jouet, Toys ‘ R ’ Us, Picwic – fait partie des adhérents de la Fédération des commerces spécialistes des jouets et des produits de l’enfant (FCJPE) signataire de la charte « Ensemble pour développer la filière jouet », mise au point avec la Fédération française des industries jouet-puériculture (FJP).
Agir en bonne intelligence
Déclinée en sept points, la charte vise une meilleure coopération entre fabricants et distributeurs spécialistes. « Contrairement aux distributeurs généralistes, avec lesquels nous travaillons, surtout à Noël, les enseignes spécialisées sont dans le même bateau que les fabricants : nous vendons des jouets toute l’année. Nous devons unir nos compétences pour améliorer l’efficacité de notre filière et mieux répondre aux demandes des consommateurs », explique Michel Moggio, directeur général de la FJP. Un constat partagé par la FCJPE, dont le directeur général, Jean Kimpe, rappelle « qu’un des gisements de croissance est de développer les ventes sur le permanent, et de gagner en efficacité à Noël pour ne plus rater de ventes faute de disponibilité du produit ». La charte balaie quatre thèmes : l’échange d’informations en amont pour évaluer le potentiel de vente, l’amélioration de la logistique, le développement d’une politique spécifique au jouet (tel le délai de paiement de 75 jours, à Noël, et de 95 jours le reste de l’année) et la promotion de l’image du jouet.
« Nos fédérations ont déjà œuvré en ce sens en créant la signature “Jouer, c’est la vie” et les prix “Étoiles du jouet”. Une précédente charte a été signée. Celle-ci va plus loin : un comité de pilotage se réunira deux fois par an pour faire le point sur les projets », indique Jean Kimpe. Un premier chantier présentera en septembre une base de données d’indicateurs logistiques. Un enjeu de taille, selon Alain Bourgeois-Muller, PDG de JouéClub : « Éviter la non-disponibilité des produits dès septembre, voici un problème concret que la charte vise à améliorer. Il y a une bonne volonté des deux côtés, mais il faut aussi des actions concrètes. »
Le chiffre
- 2,52 Mrds € : le chiffre d’affaires du jeu et du jouet en France, en 2015, à + 3,4 % vs 2014
Source : NPD Group, panel Epos couvrant 75 % de la distribution
Les 7 points de l’accord
Signée mi-avril par les représentants des fédérations des industriels du jouet (FJP) et des distributeurs spécialistes (FCJPE), la charte pose les bases d’une meilleure coopération entre industriels et distributeurs du jouet.
- Développer une relation loyale et de bonnes pratiques pour toute la filière
- Améliorer la gestion des flux d’informations et de marchandises
- Différencier la relation commerciale
- Promouvoir les accords de paiement dérogatoires
- Intensifier les échanges au sein de la filière
- Développer l’image institutionnelle du jouet
- Établir des relations de qualité avec le consommateur