Viande de cheval: un week-end ponctué de révélations, de déclarations politiques et d'engagements
Cela fait désormais deux semaines que le scandale de la viande de cheval a éclaté. Et pas une seule journée sans révélation ou une déclaration d’intention politique.
GUILLAUME BREGERAS
\ 07h00
GUILLAUME BREGERAS
Le week-end qui vient de s’écouler n’échappe pas à la règle. Tandis qu’en France s’ouvre le salon de l’agriculture sur fond de polémique, mais surtout avec un regain de confiance des Français envers leurs paysans, les cas se multiplient en Europe. 77% d’entre eux considèrent que les agriculteurs sont des personnes en qui les consommateurs peuvent avoir confiance et 69% estiment qu'ils sont respectueux de la santé des Français, selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest-France. 61% se disent par ailleurs prêts à payer plus cher les produits alimentaires pour garantir un revenu correct aux agriculteurs. 36% disent être prêts à payer leurs produits alimentaires 5% plus cher, et 20% à les payer 10% plus cher. Après Intermarché vendredi, Carrefour s'est également engagé.
La fraude pour "améliorer" le goût de la viande
Un boucher-charcutier de Carinthie, région du sud de l'Autriche, est passé aux aveux. Il a expliqué aux policiers avoir utilisé de la viande de cheval non déclarée dans deux de ses spécialités de saucisses, pour en améliorer le goût, selon son avocat. "Le chiffre d'affaires a augmenté de 30% car les saucisses étaient bien meilleures", selon lui. "Mais personne n'aurait apprécié de manger de la viande de cheval", explique l'avocat, c'est pourquoi l'entrepreneur a omis de préciser sur l'emballage de ses deux spécialités qu'elles en contenaient.
Encore à l'Est
Du même côté des Alpes, mais plus au Sud, des traces de viande de cheval ont été également retrouvées pour la première fois. Le ministère de la santé italien les a détectés dans des lasagnes, fabriquées par l'entreprise Primia. Les produits saisis étaient fabriqués à San Giovanni in Persiceto, dans la région de Bologne, dont les lasagnes sont une des spécialités culinaires. De nouveaux sont également apparus en Slovénie et le fournisseur polonais des conserves distribuées par Aldi en Allemagne est pointé du doigt.
Vers un étiquetage européen?
Par ailleurs, François Hollande a annoncé sa volonté d’imposer un « étiquetage obligatoire » dans la composition des plats cuisinés, tout en soulignant que cela prendrait quelques mois. Dans une allocution au salon de l'agriculture, le chef de l'Etat a expliqué que cet étiquetage obligatoire serait le gage de sécurité pour les consommateurs. Tandis que le ministre allemand du développement, Dirk Niebel, prône lui pour une redistribution de l'ensemble de cette nourriture propre à la consommation aux plus démunis: "Plus de 800 millions de personnes meurent de faim dans le monde. Et malheureusement en Allemagne, il y a aussi des gens pour qui c'est difficile financièrement, même pour la nourriture (...) Je trouve que l'on ne peut pas, ici en Allemagne, jeter de la bonne nourriture"