Virgin Megastore se déploie sur le livre et le Web
Pour pallier la chute du CD, l'enseigne se réoriente en magasins sur les produits non dématérialisables. Et se diversifie sur VirginMega.
VÉRONIQUE CALON
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Après la musique, la vidéo
Le site VirginMega proposera, le mois prochain, un service de téléchargement de vidéos à la vente ou la location. D'ici à la fin de l'année, 2 000 à 3 000 films et clips devraient être disponibles, proposés à la location entre 2,49 E et 4,99 E. Ce lancement illustre bien la stratégie de la chaîne : « Petit à petit, nous construisons un modèle, qui nous permet d'offrir, quand c'est possible, une double proposition à nos clients, explique Jean-Noël Reinhardt, président du directoire de Virgin Stores France. Une offre physique en magasins, une autre dématérialisée sur notre site, qui constituera la seule offre française totalement intégrée de téléchargement musique et vidéo. »
À court terme, VirginMega compte également investir le créneau de la musique sur mobile. Pour l'instant, les ventes en ligne pèsent encore bien peu par rapport à celles générées par les magasins. Pourtant, « en 2005, VirginMega a réellement décollé, estime Jean-Noël Reinhardt. Avec 5 millions de titres téléchargés et 2 millions de logos et sonneries, nous détenons 30 % de part de marché, derrière iTunes, le site d'Apple, mais loin devant fnacmusic.com. » L'an dernier, la boutique virtuelle s'est hissée au troisième rang des magasins de l'enseigne. Si le modèle économique de la plate-forme, à l'instar de ses concurrents, n'est pas encore équilibré, le numérique constitue un axe prioritaire pour le groupe. Entre 2003 et 2007, 20 MEE auront été investis sur VirginMega.
La librairie, premier métier
Sur le plan des magasins « en vrai », Virgin est en train de rallier l'objectif fixé en 2002 à la suite de son rachat par Hachette Distribution Service (HDS, groupe Lagardère) : se recentrer sur la vente des produits non dématérialisés. « En 2006, la librairie deviendra ainsi le premier métier de l'enseigne, détaille Jean-Noël Reinhardt. Il représentera 29 % du chiffre d'affaires de nos magasins contre 27 % pour la musique. » La surface dédiée aux livres a augmenté de 10 % depuis 2003. L'an dernier, la progression des ventes de livres (+ 37 % chez Virgin) et d'articles de papeterie (+ 18 %) a permis de limiter la casse engendrée par le recul du CD (- 9,9 %). En tenant compte de l'ouverture du magasin de Saint-Quentin-en-Yvelines, le chiffre d'affaires a progressé de 0,5 %. Le résultat d'exploitation a été « positif » en 2005, affirme sans plus de précision Jean-Noël Reinhardt. En 2008, l'objectif est d'atteindre les 3 %.
Dans cette optique, Virgin compte également accélérer son développement international en franchise démarré en 2002. Actuellement, l'enseigne compte 8 magasins au Liban et à Dubaï. Cinq ouvertures sont prévues d'ici à la fin de l'année, en Égypte, au Qatar et en Jordanie. « C'est un relais de croissance important pour Virgin qui a dégagé 100 millions de dollars en 2006, précise Jean-Noël Reinhardt. En 2010, cette activité pèsera pour 170 millions de dollars, contribuant ainsi à compenser la disparition de 40 à 50 % de notre activité musique. »