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Fortement tancé, voire accusé, par des producteurs laitiers de sa propre base lors de sa présence à Saint-Brieuc à l'occasion de la "Nuit de la détresse", de ne pas être en situation personnelle de tenir compte de la situation réelle des producteurs de porc, de viande bovine et de lait, Xavier Beulin, visiblement marqué, tenait une conférence de presse ce jour 7 juillet pour alerter les pouvoirs publics et la filière sur les risques très élevés d'actions incontrôlables de producteurs pendant l'été. "Les limites sont dépassées. A Saint-Brieuc, on nous l'a dit, les producteurs sont persuadés qu'ils n'ont plus d'avenir. Nous sommes chahutés, parce qu'il y a un sentiment de mépris des pouvoirs publics. Veut-on liquider l'agriculture française ?"
Hausses de Lidl et Intermarché
Le président de la FNSEA dénonce l'absence de résultat des réunions au ministère de l'Agriculture pour faire remonter les prix du porc, de la viande bovine et du lait. "Les distributeurs, les industriels et les coopératives ont juré sur la main sur le coeur, dans une belle unanimité qu'ils allaient augmenter les prix par pallier, or, il ne s'est rien passé. Lidl et Intermarché ont annoncé des hausses de prix d'achat, mais les producteurs n'en ont rien vu. L'urgence, c'est l'augmentation des cotations (prix de la viande). Je crains que des manifestations sur le modèle de ce qui s'est passé pour les taxis ne surgissent durant l'été. Et on ne peut pas demander à la FNSEA de faire la police, sans vouloir entendre le désarroi, la détresse des producteurs".
Encadrement des promos
Xavier Beulin voit rouge quand on lui parle de l'interdiction des promotions sur le porc, qui pourraient faire chuter les volumes de vente. "Quand le porc est en promotion pendant six mois de l'année, le consommateur ne comprend plus rien aux prix ! Nous serons très vigilant sur l'encadrement des promotions". Le président de la FNSEA veut aussi "traquer" toutes les entreprises qui ne jouent pas le jeu des accords verbaux décidés au ministère de l'Agriculture, qu'il s'agisse des distributeurs mais surtout des transformateurs et des coopératives, "tous ceux qui mentent et qui trichent". Il demande 1 milliard d'euros d'aides, un débat devant le Parlement. Mais, face à sa base en colère et l'absence de moyens de l'Etat, le leader syndical paraît très démuni.