Crise du textile : l'entreprise Le Relais reprend son activité de collectes... pour combien de temps ?
Le 11 juillet, Le Relais avait annoncé cesser la collecte de textile à revaloriser, faute de moyens. Après l’annonce d’une revalorisation de la rétribution, l'entreprise prévoit la reprise de son activité, mais la problématique de fond que traverse la filière est loin d’être réglée.
Lisa Henry
\ 17h03
Lisa Henry
Après avoir arrêté les collectes de vêtements, Le Relais reprendra ses missions le jeudi 24 juillet. Pour rappel, l'entreprise avait annoncé l’arrêt des récoltes de vêtements le 11 juillet, faute de moyens financiers. Au pied du mur face au signal d’alarme tiré par Le Relais, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a débloqué une somme de 15 millions d’euros. Cette enveloppe entre dans une revalorisation globale de 49 millions d’euros étalée sur le second semestre 2025.
Considérée comme "une avancée pour la filière" par l’entreprise, ce montant débloqué permet donc la reprise des collectes. Cependant, il ne se sera pas suffisante, selon Le Relais. L’entreprise précise, dans son communiqué, que la filière "doit être repensée dans son ensemble". Pour ce faire, il est nécessaire que "les acteurs soient en activité au moment des discussions. C’est pourquoi Le Relais maintient sa position malgré la reprise des collectes."
Les raisons de la colère
La crise économique traversée par le secteur peut notamment être attribuée à la croissance exponentielle de la fast-fashion. D’importants volumes de prêt-à-porter à prix cassé submergent les centres de tris, mettant les filières dans l'embarras. En effet, la qualité souvent trop faible des tissus empêche toute revalorisation du produit. Ainsi, les entreprises comme Le Relais dépensent des moyens de récolte, sans pouvoir revendre une grande partie des volumes ramassés. Ce fait ne touche pas que Le Relais. Dans le Puy-de-Dôme, c’est Emmaüs qui a annoncé mettre fin à sa collecte de vêtements au début du mois de juillet pour des raisons similaires.
Pour rappel, une rétribution, qui provient de l’éco-participation financée par les metteurs sur le marché, collectée par l’éco-organisme Re-fashion, assure la gestion de la fin de vie des produits mis sur le marché par les enseignes de prêt-à-porter de fast-fashion. À ce jour, elle est en moyenne de 3 centimes d’euro par article "alors que l’éco-organisme reverse aux structures de tri seulement 0,8 centime d’euro."
Une demande de revalorisation à 304 euros la tonne triée, contre 156 actuellement
Ainsi, Le Relais maintient qu’en dessous d’une revalorisation à 304 euros par tonne triée, l’entité devra étudier un redimensionnement de ses activités à la hauteur de la rétribution proposée. Actuellement, celle-ci s'élève à 156 euros. La proposition de revalorisation du gouvernement amènera les rétributions à 223 euros par tonne à partir du mois d’août, puis à 228 euros en 2026.
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