Metro a développé une "usine d’IA", mais de quoi s'agit-il exactement ?
Le grossiste allemand Metro a dévoilé, lors du salon NRF Europe, sa stratégie pour industrialiser le déploiement de l’intelligence artificielle générative.
Bleuenn Féquant
\ 10h00
Bleuenn Féquant
« Il y a quelques mois, nous avons construit ce que l’on appelle une 'usine d’IA' », a expliqué Olaf Maecker, vice-président en charge de l’IA et de l’automatisation chez Metro, lors d’une conférence organisée dans le cadre du salon NRF Europe, le 17 septembre 2025. Par cette expression, le responsable de la stratégie IA du groupe allemand décrit une approche structurée pour décider des cas d’usages d’IA générative à déployer à échelle.
Audits de qualité
Cette « usine d’IA » repose sur trois piliers, selon Olaf Maecker : l’identification de la valeur, l’estimation de cette valeur, puis sa réalisation concrète. Très concrètement, les équipes IA identifient les cas d’usage en collaboration avec les différents métiers et les trente pays où Metro est présent pour repérer les opportunités d’application de l’IA générative. Les projets sont ensuite priorisés en fonction de leur alignement avec la stratégie globale de l’entreprise. Une fois validés, les ingénieurs développent les solutions au sein d’équipes pluridisciplinaires, spécialement constituées pour chaque cas d’usage.
Entre chacune de ces étapes, des audits de qualité sont menés pour éviter de gaspiller des ressources sur des projets mal optimisés. « L’IA doit être durable dans le temps : il ne s’agit pas de faire de l’IA pour l’IA », insiste le vice-président.
Agents IA pour les clients et les salariés
C’est grâce à cette méthodologie que Metro a commencé à déployer des projets d’IA générative ces derniers mois. Ceux-ci visent principalement « la manière dont nous pouvons optimiser les processus et les points de contact avec le client », explique Olaf Maecker. Le grossiste allemand a ainsi intégré des outils d’assistance et d’automatisation dans ses campagnes marketing, utilisant une banque d’images générées par IA, des messages personnalisés et des formats adaptables à l’infini selon les supports grâce à l’IA générative.
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« Nous avons mis en place un agent IA pour le service client, mais aussi un assistant capable d’aider les clients à sélectionner les produits adaptés à leurs recettes », précise Olaf Maecker. L’entreprise s’est également concentrée sur des cas d’usage visant à accroître l’efficacité des salariés, notamment en automatisant les processus internes. Parmi les innovations citées : l’automatisation robotique des tâches répétitives, ainsi que des assistants numériques, comme un agent IA dédié au codage ou un copilote à l’échelle du groupe.
Former 85 000 employés
« Le vrai défi consiste à disposer des bonnes données et de la technologie IA adaptée pour en tirer pleinement parti », rappelle le responsable de la stratégie IA chez Metro. Mais deux autres conditions sont essentielles pour réussir ce déploiement à grande échelle : la maîtrise des prompts et l’implication des 85 000 employés du groupe.
« Vous pouvez investir des millions d’euros dans l’IA, mais si vous ne formez pas vos équipes et ne leur donnez pas les moyens de l’utiliser, cette technologie restera une fusée enfermée dans un garage », illustre Olaf Maecker.
Interrogé sur les évolutions à venir dans les trois prochaines années, le vice-président évoque l’automatisation des entrepôts et l’optimisation des magasins. « Nous disposons déjà de caisses libre-service, mais nous anticipons une montée en puissance de ces outils, ainsi qu’un déploiement accru des agents IA en magasin. »
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