Résultats : Kingfisher (Castorama, Brico Dépôt, Screwfix) va mieux grâce... au Royaume-Uni
Kingfisher signe un premier semestre solide, avec un chiffre d’affaires en hausse (+0,9 %, à 6,8 milliards de livres) et un résultat opérationnel en progrès. La dynamique provient surtout du Royaume-Uni et de l’Irlande, où B&Q et Screwfix dopent les ventes, tandis qu’en France la situation reste plus contrastée, entre recul des ventes mais progression des parts de marché et amélioration de la rentabilité.
Jean-Noël Caussil
\ 11h23
Jean-Noël Caussil
Kingfisher va bien mieux… et peut dire merci au Royaume-Uni. Le groupe de bricolage et d’aménagement de la maison annonce un chiffre d’affaires en hausse de 0,9 % au premier semestre (achevé au 31 juillet 2025), à taux de change constant, pour atteindre 6,811 milliards de livres sterling (7,8 milliards d’euros environ). Le résultat opérationnel s’affiche lui aussi en progression : + 7,1 %, à 452 millions de livres sterling (518 millions d’euros). Ce bon bilan est dû aux performances réalisées au Royaume-Uni et en Irlande. Là-bas, les ventes ont atteint 3,528 milliards de livres sterling (4 milliards d’euros), en hausse de 4,5 %, via ses enseignes B&Q et Screwfix.
En France, le bilan est plus contrasté, avec deux grilles de lecture. Le chiffre d’affaires recule encore de 1,9 %, à 2 milliards de livres sterling (2,3 milliards d’euros) avec, dans le détail, Castorama à -1,3 % (1,2 milliard d’euros) et Brico Dépôt à -2,5 % (1,1 milliard d’euros). Mais, en revanche, le résultat opérationnel s’améliore de son côté : +4,6 %, à 82,5 millions d’euros. Et, autre bonne nouvelle, le deuxième trimestre de Castorama s'est conclu dans le "vert", à +0,7 %. Brico Dépôt, de son côté, est encore dans le "rouge" au T2, à -2 %. Mais c'est le signe qu'il y a du mieux.
Des gains de parts de marché en France, au Royaume-Uni et en Espagne
C'est d'autant plus vrai si l'on a en tête l'évolution du marché du bricolage et de l'aménagement de la maison en France, annoncé à -3 % au premier semestre 2025, selon des données de GfK. De quoi ainsi confirmer des gains de parts de marché, ce qui est toujours un élément clé. Et comme c'est le cas, aussi, au Royaume-Uni et en Espagne, cele redonne de l'allant à Kingfisher. « Nous avons réalisé un bon premier semestre », se réjouit Thierry Garnier, directeur général de Kingfisher, qui insiste encore : « Cette croissance est qualitative, portée par l’augmentation des volumes et des transactions. La haute qualité d’exécution, par nos équipes, de nos initiatives stratégiques a permis une croissance à deux chiffres des ventes aux professionnels (+11,9 %, pour atteindre 1,9 milliard de livres sterling, soit désormais 28 % des ventes du groupe, et +23,8 % rien que pour Brico Dépôt en France, Ndlr) comme des ventes en ligne (+11,1 %, à 1,4 milliard de livres sterling, Ndlr), et a soutenu nos gains de parts de marché. La croissance des ventes d’un trimestre à l’autre sur les catégories "cœur" et un troisième trimestre consécutif de croissance sur les catégories "projets" – corrigées des effets calendaires - sont encourageants. »
Fort de tous ces constats, Kingfisher revoit ainsi à la hausse ses prévisions pour l’ensemble de l’exercice 2025-2026 : le groupe cible désormais la fourchette haute de résultat avant impôts ajusté, comprise entre environ 480 et 540 millions de livres sterling (550 à 620 millions d’euros), et un free cash-flow compris entre environ 480 et 520 millions de livres sterling (550 à 600 millions d’euros).
En France, 11 nouveaux magasins Castorama vont bénéficier de travaux de "revitalisation"
En France, le gros problème qui se pose à Kingfisher, comme aux autres enseignes d'ailleurs, a trait à la morosité des consommateurs, guère enclins à se lancer dans de grands travaux. Mais cela n'empêche pas le groupe de poursuivre son travail autour de ses trois enseignes, Castorama, Brico Dépôt et Screwfix.
Concernant Castorama (94 magasins en France), les enjeux sont clairs et le plan de transformation se déroule : « Le programme continue de se concentrer sur quatre leviers : réductions de surface, revitalisations complètes, transferts vers Brico Dépôt et franchise », indique le groupe. Au cours de l’année précédente, ces initiatives ont concerné 13 magasins, « avec des premiers résultats encourageants », souligne Kingfisher : quatre magasins, dont la surface a été réduite, ont enregistré, depuis leur réouverture, une progression à deux chiffres de leur densité des ventes par rapport à la moyenne de Castorama France. Tandis que la « revitalisation » du magasin de Toulon-La Seyne, achevée au premier semestre, a généré une forte croissance du chiffre d’affaires à surface comparable, en avance sur la moyenne de Castorama France.
Enfin, poursuit le groupe, cinq modernisations ont permis d’améliorer la densité des ventes de ces magasins, depuis leur réouverture, par rapport à la moyenne de Castorama France. Un magasin, transféré l’année précédente, a rouvert « avec succès » sous l’enseigne Brico Dépôt au premier semestre et affiche actuellement des performances conformes aux attentes. Et, pour s’en tenir là, les deux premiers magasins franchisés, ouverts en juin, « affichent également des résultats conformes aux attentes. » Ainsi, « fort de cette dynamique », Castorama a lancé des travaux dans 11 magasins supplémentaires, sur la base de ces leviers.
Brico Dépôt en ligne avec son marché et Screwfix trace sa route en France
Pour Brico Dépôt (127 magasins), dont les "performances sont globalement en ligne avec le marché", la ligne de conduite est de poursuivre le développement de l'offre dédiée aux professionnels, avec des corners dédiés et des équipes dédiées, ainsi qu'un programme de fidélité renforcé. Le tout avec succès puisque la pénétration des ventes aux professionnels a atteint 12,1 % au premier semestre, contre 9,5 % un an plus tôt.
En France, toujours, Screwfix, qui vient d'ouvrir son 31e comptoir, a vu son chiffre d’affaires progresser de 52 % à surface comparable au premier semestre, "en ligne avec nos attentes", souligne Thierry Garnier. Si la modération reste de mise, le déploiement de l'enseigne se poursuit néanmoins et, si tout va bien, à terme, il pourrait bien y avoir jusqu'à 600 comptoirs Screwfix en France. Pas d'emballement excessif toutefois. Les premiers magasins sont encore en année 3, et il est prudent d'attendre. En attendant, Kingfisher prévoit toutefois d’ouvrir « jusqu’à 5 magasins supplémentaires au second semestre. » Le signe, bien sûr, que le groupe croit fermement en ce concept.
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