La data révolutionne aussi les organisations
Lors de la conférence Teradata Partners, organisée en Californie du 22 au 26 octobre 2017, des entreprises de tous secteurs confondus sont venues échanger sur l'usage et la gestion de la data. En effet, cela suppose de repenser non seulement les systèmes informatiques mais aussi les façons de travailler. Témoignages d'Intermarché et Walmart.
Clotilde Chenevoy
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Clotilde Chenevoy
« La data est le nouvel or noir. » « Nous devenons désormais être customer centric et data driven. » « Personnaliser les offres est un enjeu clé. » Toutes ces phrases se retrouvent régulièrement dans les discours des enseignes et on imagine aisément que ces objectifs pour les distributeurs soient en effet capitaux pour in fine améliorer leurs résultats. En revanche, avant d'en arriver là, la gestion de la data suppose des énormes investissements informatiques qui ont un effet sur la façon de travailler des équipes.
C'est d'ailleurs l'un des thèmes majeurs de la conférence Teradata Partners qui se tient du 22 au 26 octobre à Anaheim, en Californie. Le prestataire a réuni de nombreux clients pour échanger sur cette problématique de gestion des données. « Les compagnies investissent comme jamais dans l'analytique, détaille Oliver Ratzesberger, executive VP et chief product officer chez Teradata. Et aujourd'hui elles se focalisent davantage sur les technologies que sur les problématiques métiers. Mais les changements restent encore limités par l'architecture des solutions car les sociétés ne savent pas de quoi demain sera fait. » Un discours qui fait écho à la nouvelle solution que Teradata a présentée lors de l'événement. Le spécialiste de la gestion de la data a ainsi fusionné plusieurs outils pour proposer une seule et unique plate-forme capable ensuite de fonctionner avec de multiples options activables selon les besoins de son client.
Intermarché : remonter en temps réel les données magasin
Pour Intermarché, la gestion de la data revient entre autres au département DevLabs, sous l'égide de la Stime, la filiale informatique du groupement des Mousquetaires. L'un des défis de l'année a été de passer à une gestion en temps réel des données en connectant tous les systèmes des magasins à une plate-forme centrale. « Nous étions sur une remontée des informations différée à J+1, détaille Hassen Kefi, directeur du département Dev Labs.Avec le temps réel, nous pouvons apporter des informations aux magasins sur leurs ventes. Par exemple, nous savons que le vendredi, il se vend une bouteille de coca toutes les 40 secondes. Si on constate qu'il n'y a aucune vente pendant 5 minutes, on peut envoyer une alerte au directeur pour lui indiquer peut-être une rupture en linéaire. La première partie de ce projet se concentrait sur la remontée des tickets de caisse, et nous allons désormais travailler sur les données du drive et de notre marketplace. »
Walmart : des tableaux de bord compréhensibles par tous
Disposer de la donnée c'est bien, mais encore faut-il ensuite savoir l'exploiter. Bien souvent, elle est traduite sous forme de tableaux de bord qui doivent aider à piloter l'activité. Mais là encore, il y a un travail à mener pour mettre en avant les bons chiffres et ne pas noyer les équipes dans des graphiques incompréhensibles. « Les études démontrent qu'on ne peut pas assimiler plus de 10 chiffres à la fois, pointe Stephen Brobst, CTO chez Teradata. Il n'est pas non plus nécessaire de multiplier les couleurs, sauf si cela signifie vraiment quelque chose. Mieux vaut utiliser des dégradés. Enfin, attention à ne pas confondre donnée et information. » En effet, la donnée s'adresse au service informatique tandis que les métiers attendent eux une traduction opérationnelle de la donnée, soit une information.
Chez Walmart, Heidi Daniels, directrice de l'analytique et de la visualisation, arrivée en février dernier, a ainsi commencé dans sa prise de poste par identifier tous les outils utilisés en interne, chassant ainsi les pratiques de « Shadow IT » où des employés ont recours à des solutions non approuvées en central. Les équipes métier ont ensuite été sollicitées pour définir quelles sont les données qui les intéressent, et comment faire en sorte de les valoriser dans des tableaux.
« Cette démarche a permis une nouvelle approche de travail dans les métiers avec un gain de temps dans la prise de décision, commente Heidi Daniels. Les tableaux nous ont aussi permis de travailler avec des scénarios potentiels, pour par exemple analyser les conséquences si on baisse le prix de tel produit. »
Cette visualisation des données facilite également les ventes croisées, avec parfois des liens pas toujours évidents ! Par exemple, sur la segmentation des familles, Walmart a identifié que ces clients achetaient souvent le vendredi soir des couches et des bières. Plus logique, proposer aux consommateurs qui achètent des glaces des coupelles. Le distributeur peut ainsi pousser la bonne promotion au bon moment. « Chaque vente compte », conclut Heidi Daniels. Particulièrement dans un climat concurrentiel où Amazon challenge tout le monde !
LSA Databoard
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