Picnic vise 140 M€ de CA en France et projette de s'implanter dans une nouvelle région en 2026
Le supermarché en ligne Picnic, qui a ouvert un nouveau hub en région parisienne cet été, a pour ambition de s'implanter dans une nouvelle région française. En attendant, l'entreprise néerlandaise fait un point d'étape sur ses réalisations et ses ambitions.
Emilie-Xuân Nguyen
\ 19h14
Emilie-Xuân Nguyen
Les chiffres clé de Picnic France
- 90€ : le panier moyen
- 40% : la part de marché LAD dans le Nord
- 17 hubs et 2 centres de préparation en
- 95 M€ de CA en 2024
- 1200 salariés
Source : entreprise
Potiron rôti à la crème d’harissa, orzo crémeux, saumon en croûte de noix de coco… Dans le studio de R&D de Picnic, trois cheffes imaginent et testent les recettes qui inspireront les clients en manque d’idées pour leurs repas de la semaine. Le supermarché en ligne propose en tout plus de 2 000 recettes, un service pratique pour les consommateurs, mais aussi bénéfique pour Picnic, car générateur de ventes additionnelles. En un simple clic, tous les ingrédients nécessaires sont ajoutés directement au panier des clients. Résultat : 20 % des commandes contiennent des recettes, avec une moyenne de trois recettes par commande.
Pour développer ces petits plats, Picnic s’appuie sur deux approches complémentaires. D’une part, sur les produits qui se vendent déjà bien. « Nous avons développé des recettes avec de la dinde, un produit qui rencontre un franc succès, et le même constat s’applique au Boursin, très apprécié », explique Noémie Bourrié, recipe developper de Picnic. D’autre part, certaines recettes sont créées en partenariat avec des marques. « Nous avons collaboré avec Lustucru pour valoriser leurs gnocchis, et avons imaginé une recette originale : la gnocchiflette », partage Marion Cabanel, responsable de l’offre chez Picnic, lors d’un déjeuner presse organisé pour faire un point d’étape sur les ambitions du supermarché en ligne. Picnic prévoit par exemple d’accélérer son développement dans le retail media, en multipliant les partenariats autour des recettes, mais aussi en offrant davantage de visibilité à ses partenaires et en organisant des jeux concours pour fidéliser ses clients.
Un projet d’implantation dans une nouvelle région
Cette dynamique s’inscrit dans une stratégie plus large de croissance pour la filiale française. En 2024, elle a généré 95 M€ de chiffre d’affaires et espère atteindre 120 à 140 M€ en 2025. Pour soutenir cette ambition, Picnic a ouvert cet été son 10e hub logistique en région parisienne, à Bezons (95). Cette nouvelle implantation permet non seulement de finaliser le maillage francilien, mais aussi de desservir des zones particulièrement intéressantes : les 500 000 nouveaux foyers adressés par cet entrepôt se situent tous dans l’ouest parisien, une zone réputée pour sa population aisée.
Le panier moyen de Picnic s’élève à 90 €, même si ce chiffre masque des disparités selon les territoires. À l’heure actuelle, Picnic couvre 10 % du territoire français, contre 75 % aux Pays-Bas. Pour accentuer sa présence dans l'Hexagone, l’entreprise ambitionne de s’implanter dans une nouvelle région, à proximité d’une métropole, sans communiquer sur le lieu exact. Plusieurs critères guideront ce choix : la présence de familles, cœur de cible de Picnic, une densité suffisante, la distance entre les villes, ainsi que le trafic et la concurrence.
Si Picnic est rentable aux Pays-Bas et dans certaines régions d’Allemagne, ce n’est pas encore le cas en France. « Nous sommes sur le point d'atteindre la rentabilité dans le Nord d'ici la fin de l'année », indique Grégoire Borgoltz, responsable des opérations France de Picnic. Le changement de fournisseur, de Coopérative U à Intermarché, en raison du départ de U de la centrale d’achat Everest, a temporairement affecté la logistique, entraînant une perte d’efficacité. Mais une chose est sûre : Picnic ne compte pas rester sur ses acquis.
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