Corrèze : un été d'eau, de boue et de feu

«Liquidation après inondation Le 5 juillet, nous avons dégusté. Demain, nous allons trinquer. » Avec un humour parfois grinçant, les magasins corréziens victimes des inondations de début juillet annoncent progressivement leur réouverture. Pour certains, la fermeture n'aura duré que quelques heures. D'autres devront encore attendre des mois.

Tous, en tout cas, se souviendront de cet été d'eau et de boue. « Aujourd'hui, nous essayons d'en sourire. Mais, psychologiquement, les premiers jours ont été terribles », reconnaît Joseph Reynaud, le directeur du Géant de Brive. La Corrèze a commencé à inonder le parking dès 13 heures le 5 juillet. À 16 heures, la clientèle était évacuée et le Géant fermé.

Dès 19 heures et jusqu'au lendemain 14 heures, il y avait 80 cm d'eau dans tout le magasin. La Corrèze, qui passe derrière les locaux, a fait un second lit dans le centre commercial. En quelques heures, les chambres froides, les appareils de haute et basse tension, les réseaux de câblages, les systèmes informatiques ou de sécurité ainsi que les fours de cuisson ont été anéantis.

Un coup dur pour ce Géant, qui était passé en avril de 6 900 à 8 550 m2 pour un investissement de 1,5 million d'euros, et pour les 37 commerces du centre Hyper 19 dont certains n'ont toujours pas rouvert. Le Géant, lui, a réussi la performance d'accueillir de nouveau le public dès le 13 août alors qu'initialement la date avancée était la mi-septembre.

« C'est d'autant plus remarquable que de nombreux fournisseurs étaient en congés ! Tous les stocks, même ceux en réserve haute, ont été à la benne ou sont partis chez les soldeurs. Il a fallu qu'une centaine de salariés d'une entreprise spécialisée nettoient et désinfectent pendant trois semaines » Le sinistre, qui n'est pas encore chiffré précisément, est estimé entre 15 et 17 millions d'euros, dont 70 % pour le Géant.

Fly inondé pendant vingt-quatre heures

Non loin de là, à Malemort, commune périphérique de Brive, d'autres magasins ont aussi été inondés. C'est le cas de But et de Fly. But a été moins touché avec « seulement » 5 cm d'eau. « Pendant huit jours, nous avons nettoyé. Puis obtenu de liquider les stocks pendant une semaine, avant de nettoyer de nouveau pendant dix jours. Nous avons pu rouvrir le 1er août mais devrons bientôt fermer quinze jours pour refaire le magasin », commente Francis Obry, le PDG.

Fly s'en tire moins bien. « Le bois n'aime pas l'eau », plaisante Louis Marion, président du conseil d'administration de la société qui chapeaute le magasin, un bâtiment construit en 1989 sur une zone classée inondable en 1996. « Pendant vingt-quatre heures, nous avons baigné dans 60 cm d'eau. Il ne reste que la carcasse du magasin. Nous resterons fermés environ quatre mois. »

Les grandes surfaces de Tulle ont également souffert. Pour Atac et Intermarché, les dégâts seraient estimés à 150 000 EUR. « L'inondation a débuté à 7 heures. Nous avons aussitôt surélevé la marchandise. À 8 heures, il y avait 15 cm d'eau et à 9 heures, plus rien. Le temps de nettoyer et le magasin rouvrait l'après-midi. Mais l'eau est revenue dans la nuit et alors les dégâts ont été plus importants », se souvient Philippe Valade, directeur depuis le 1er juin. Bien qu'il n'ait pas fermé, le Leclerc a subi des pertes encore plus importantes en raison des chariots élévateurs et des transpalettes emportés par la rivière.

Le feu s'est mis de la partie

Comme si l'eau ne suffisait pas, le feu a également sévit le 30 juillet à Tulle, calcinant les 2 000 m2 du centre commercial de Tujac. Du Netto, il ne reste que l'enseigne. Le feu a pris à la suite d'un court-circuit dans l'un des dix magasins. Selon le syndic, le sinistre n'est pas encore été chiffré, l'incertitude demeurant quant à l'état des structures en béton.

En revanche, la décision de reconstruire le centre est déjà prise. Dans une configuration différente, sans circulation intérieure afin de ne pas recréer ce qui était devenu, selon les commerçants de ce quartier difficile, un véritable coupe-gorge. Dans quelques jours, certains d'entre eux reprendront leur activité dans des bâtiments préfabriqués.