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Le plan d'action de Pyrex pour asseoir sa croissance grâce à l'appui d'un fonds européen
SPÉCIAL MADE IN FRANCE. Implanté depuis 1970 à Châteauroux, le site emblématique de Pyrex produit 44 millions de pièces par an. Confortée par Kartesia, son actionnaire, la marque entend accélérer sa croissance en misant sur l’innovation et l’international.
Florence Bray
\ 19h00
Florence Bray
Les chiffres
- 90 M € : le CA de LMFV en 2024
- 430 collaborateurs, dont 350 à Châteauroux
- 30 000 m² de superficie pour l’usine de Châteauroux
- 44 millions de pièces produites par an
- Plus de 200 références
Source : LMFV
« Notre outil industriel est unique. Notre usine de Châteauroux dispose non seulement du plus grand four d’Europe, mais aussi du meilleur dans son domaine », se targue Géraldine Fiacre, CEO de La Maison française du verre (LMFV), anciennement International Cookware, plus connue pour sa griffe Pyrex, marque américaine dont elle détient la licence pour la zone Emea.
Implantée dans cette ville de l’Indre depuis 1970 – son arrivée en France remonte à 1922, avec une première usine à Bagneaux-sur-Loing (77) –, l’entreprise d’ustensiles de cuisine, reprise en 2020 par le fonds européen Kartesia, produit sur ce site de 30 000 m² son fameux verre borosilicate, à la résistance unique. Chaque année, quelque 44 millions de pièces (soit 42 000 tonnes de verre) sortent des 4 lignes de production, qui tournent en continu sur le modèle des 5/8 pour les 350 salariés.
Investissements en hausse
Ultraperformante, cette usine, dotée d’un four hybride, alimenté à 65 % en électricité et 35 % en gaz, quand les concurrents le sont le plus souvent à 100 % en gaz, se distingue sur le plan environnemental. « En vingt ans, nous avons réduit de 40 % notre consommation d’énergie et de 60 % nos émissions de C02, soit 198 kg par tonne de verre produit contre 500 kg en moyenne pour la production de verre française », précise Claude Bin, directeur industriel de LFMV.
Sans renier les difficultés passées, notamment le redressement judiciaire de Duralex, depuis relancé en Scop par ses salariés, et que LVMF avait racheté en 2021, l’entreprise redouble d’ambitions. « Ces dernières années, comme l’ensemble du marché, nous avons subi la crise de l’énergie, l’inflation, le contexte géopolitique. Mais grâce à des investissements réguliers et à la force de notre marque, nous avons fait preuve de résistance. Nous sommes prêts aujourd’hui pour accélérer notre croissance. Notre objectif est d’atteindre 120 millions de CA en 2030, soit une progression de 40 %, et ce, grâce à des investissements en hausse, à tous les niveaux : innovations, RSE, outil industriel… », annonce Géraldine Fiacre, sans préciser.
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Symbole d’un savoir-faire français unique, l’usine va ainsi poursuivre sa modernisation et acquerra en 2027, comme tous les cinq ans, un nouveau four. « Plusieurs pistes sont étudiées, notamment l’hydrogène, afin d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2025 », indique Claude Bin.
Refonte du site e-commerce
Au-delà de cette amélioration continue de l’outil industriel, LVMF a établi un plan d’action en trois axes pour asseoir sa croissance. L’entreprise, connue pour ses plats en verre, entend se développer sur d’autres produits, matériaux (métal, céramique, poêles et casseroles, cocottes en fonte) et usages. L’innovation sera au rendez-vous en 2025. « Nous avons encore amélioré la résistance thermique de notre verre (de 220 à 240 °C) ainsi que la résistance mécanique de 30 %. Une prouesse technique », souligne Sophie Duval, directrice marketing de LMFV.
Laquelle a présenté fin mars une nouvelle signature, Lâchez-vous, Pyrex ne vous lâchera pas, soutenue par une campagne télé, digitale et en magasins. Des nouveautés seront lancées, comme ce plat en verre adapté à l’Air Fryer, un marché en plein boom (2,6 millions d’appareils vendus en France en 2024, en croissance de 140 % selon le Gifam) ou ces poêles et casseroles au revêtement antiadhésif, sans PFAS, en aluminium 100 % recyclé, et recyclable.
« Notre objectif est d’atteindre les 120 millions de chiffre d’affaires en 2030, soit une progression de 40 %, et ce, grâce à des investissements en hausse, à tous les niveaux : innovations, RSE, outil industriel… »
Géraldine Fiacre, CEO de La Maison française du verre (LMFV)
Forte de plus de 200 références, LMFV entend bien, tout en renforçant sa présence dans ses circuits historiques – GMS, grands magasins et spécialistes –, soutenir le développement de l’e-commerce. « Il représente déjà 7 % du chiffre d’affaires, et notre volonté est de doubler rapidement ce pourcentage », confie Géraldine Fiacre.
Enfin, l’international constitue le dernier levier de croissance. Alors que la France et la Grande-Bretagne assurent 40 % de son CA, l’entreprise est prête à conquérir l’Amérique et l’Asie avec une marque dédiée – LMFV n’ayant la licence de Pyrex que pour la zone Emea –, Ô Cuisine, née en 2014. « Produire en France implique certes des contraintes et se révèle synonyme de prix plus élevés, mais c’est avant tout une force, qui nous oblige à aller encore plus loin sur la qualité et l’innovation », conclut Géraldine Fiacre.
Usine de 30 000 m²
Établi à Châteauroux depuis 1970, le site de Pyrex occupe une superficie totale de 220 000 m² , dont 30 000 m² pour l’usine. Plus de 350 personnes y travaillent en continu, en 5/8.
Empreinte réduite
Installé depuis 2022, ce four est alimenté à 65% en électricité et 35% en gaz quand tous les concurrents sont à 100% en gaz. Il peut ainsi afficher une empreinte écologique deux à trois fois moins importante que l’industrie verrière en France et en Europe.
Du four à l'emballage
Il faut quinze minutes entre l’entrée du four et l’arrivée dans la zone d’emballage. Des contrôles qualité sont effectués régulièrement (20 pièces prélevées tous les quarts d’heure) ainsi que des tests de résistance thermique et mécanique.
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