Martinique : la grande distribution signe un accord visant à baisser les prix de l’alimentaire de 20 %
Un protocole pour faire baisser de 20 % les prix de certains produits alimentaires en Martinique a été signé le 16 octobre par le préfet Jean-Christophe Bouvier, le président de la Collectivité Territoriale Serge Letchimy ainsi que les acteurs économiques, notamment les distributeurs.
Emilie-Xuân Nguyen
\ 10h40
Emilie-Xuân Nguyen
Depuis septembre, le collectif "Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens" (RPPRAC) mène une mobilisation contre la vie chère en Martinique. Des manifestations ont eu lieu, mais certaines ont débordé, entraînant des émeutes. Comme en Nouvelle-Calédonie, touché en mai dernier par des émeutes, des commerces ont été touchés. Le magasin Auchan les Coteaux Sainte-Luce a par exemple été entièrement détruit par les flammes dans la nuit du 10 au 11 octobre, rapporte France Antilles.
Pour apaiser la situation, le préfet Jean-Christophe Bouvier, le président de la Collectivité Territoriale Serge Letchimy, les parlementaires, l’observatoire des prix, des marges et des revenus, les socioprofessionnels et les représentants du monde économique (importateurs grossistes, distributeurs, Grand Port Maritime, CMA-CGM) ont signé le 16 octobre un protocole d’objectifs et de moyens de lutte contre la vie chère.
"L’accumulation des efforts collectifs prévus dans le protocole permettra aux hypermarchés de procéder à une réduction de 20 % en moyenne des prix de vente actuellement pratiqués sur une liste de 54 familles de produits correspondant aux produits alimentaires les plus consommés en Martinique", détaille la préfecture de la Martinique dans un communiqué.
Accompagner la relocalisation
L'objectif de ce protocole est de faire baisser les prix des produits alimentaires, d'augmenter la transparence et de renforcer les contrôles dans la constitution des prix de l’ensemble des produits consommés en Martinique. Enfin, pour faire baisser les prix des produits alimentaires, dont une partie est importée, ce protocole prévoit de doper la production alimentaire locale ainsi que le développement économique de la Martinique.
L’État s'engage ainsi à financer, au mieux à hauteur de 2 millions d'euros dès 2025, une expérimentation de trois ans portant sur une mesure de soutien à l’agriculture locale dans le cadre de leur transition agroécologique.
Garantir une baisse des prix durable
En plus de soutenir la production locale pour garantir une baisse des prix durable en Martinique, le protocole prévoit :
- La baisse de la TVA et de l’octroi de mer à taux nul. Plus précisément, il s'agit de supprimer ces taxes sur 54 familles de produits alimentaires essentiels (lait, pâtes, beurre, etc.) avec une extension à 69 familles de produits pour la TVA (incluant des fruits et biscottes).
- La réduction des frais d’acheminement avec la mise en place d’un mécanisme de compensation pour réduire les coûts de transport des produits alimentaires depuis la métropole. "Ce mécanisme sera abondé par des contributions des acteurs privés, notamment, mais aussi par l’État, qui précisera les conditions de sa participation financière", précise le communiqué.
Mais aussi :
- La négociations avec les centrales d'achats européennes avec l'appui de l'État aux distributeurs martiniquais afin de diminuer les prix d’achats qu’elles pratiquent en revenant aux prix « exports » pour l’outre-mer.
- Le renforcement de la transparence des prix via augmentation des contrôles, communication des marges des distributeurs et financement d'outils de comparaison via l’Observatoire des Prix, des Marges et des Revenus (OPMR).
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