Réemploi : Leko engrange 31,6 millions d’euros de chiffre d’affaires et s’attèle à la consigne
Cinq ans après son lancement, l’éco-organisme, qui recycle emballages et papier pour 63 000 producteurs, affiche un bilan prometteur : 109 000 tonnes recyclées en 2024, 31,6 millions d’euros de chiffre d’affaires, et un objectif de 10 % de parts de marché d’ici 2029 face au géant Citeo. Sa recette.
Bleuenn Féquant
\ 15h12
Bleuenn Féquant
L’éco-organisme Leko, chargé du recyclage des emballages ménagers et du papier, fête ses cinq ans et le renouvellement de son agrément jusqu’en 2029. L’occasion pour le concurrent de Citeo de tirer un premier bilan lors d’une conférence de presse qui s’est tenue ce 24 septembre.
63 000 producteurs clients
Conformément au principe de la responsabilité élargie du producteur (REP), Leko collecte les éco-contributions des producteurs et émetteurs, proportionnellement au poids de leurs emballages. En cinq ans, l’éco-organisme à but non lucratif a réussi à convaincre 63 000 producteurs, dont LDC, Galliance, Zalando, Deliveroo, Mango ou encore Carambar.
Grâce à cette dynamique, son chiffre d’affaires a atteint 31,6 millions d’euros en 2024. Des revenus à 80 % reversés aux collectivités locales. Ainsi en 2024, 20 millions d’euros leur ont été alloués pour financer la collecte des déchets via les poubelles jaunes et les conteneurs à verre, ainsi que le fonctionnement des centres de tri. Aujourd’hui, l’éco-organisme collabore avec 14 collectivités, couvrant les déchets de 1,5 million d’habitants.
Avec 109 206 tonnes recyclées en 2024, Leko ne compte pas s’arrêter là. Pour rivaliser avec Citeo, qui domine 97 % du marché des éco-contributions, il vise 10 % de parts de marché d’ici à 2029, soit un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros. Un défi de taille, mais que l’organisation entend relever en innovant.
Filières spécifiques et réemploi
Si la compétitivité prix n’est pas l’avantage concurrentiel de Leko, il développe des solutions sur mesure pour ses clients. Par exemple, il a lancé un partenariat avec Animo Impact pour recycler les sacs de croquettes, jusqu’ici non recyclables. Ces emballages en plastique complexe sont collectés dans 6 000 cliniques vétérinaires et traités dans une usine dédiée, actuellement en construction dans le sud de la France.
D’autres matériaux, comme les bouchons en liège, le polystyrène ou les plastiques rigides, font aussi l’objet d’une attention particulière. En parallèle, Leko a créé la Leko Academy en 2025. Cette initiative forme les industriels aux processus de recyclage, pour ensuite les aider à concevoir des emballages plus facilement recyclables.
En 2025, Leko a fait ses premiers pas dans le réemploi des emballages avec 600 000 euros investis dans son initiative « En route pour le Réemploi ». L’objectif ? Développer la consigne en collaboration avec les producteurs et les acteurs locaux, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes.
Deux opérateurs pilotes, Loop et Revera, ont été choisis pour fédérer un large réseau de distributeurs et embarquer plus de 40 marques, principalement dans le secteur des boissons, d’ici fin 2026. Un pas nécessaire pour atteindre l’objectif fixé par la loi AGEC : 10 % d’emballages réemployés d’ici 2027.
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